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Aide au développement: que fait vraiment le nord?


Par Rédigé le 31/10/2017 (dernière modification le 30/10/2017)

Alors que de nombreux pays du sud sous-développés comptent sur l’Aide publique au développement (APD) pour sortir de leur déclin, comment s’organise les pays du nord pour leur venir en aide? Pourquoi cet outil, encore peu connu du grand public, voit apparaître certaines réticences quant à son efficacité?


Illustration. Image du domaine public
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"Nous allons augmenter l’aide au développement pour atteindre dans les 10 ans au maximum, les 0,7% de notre PIB". Voilà ce que promettait Jacques Chirac à la tribune de l’ONU en 2002. Quinze années plus tard, la France ne consacre pas plus de 0,37% de ses richesses à l’APD contre les 0,7% prévu initialement. Ce chiffre n’a pas été choisi au hasard: calculé par Jan Tinbergen, il représente selon ce prix Nobel, le seuil d’aide permettant aux pays bénéficiaires de parvenir à se développer durablement. Un financement longtemps promis par les chef d’État français et internationaux mais pas toujours appliqué selon les promesses, et ce malgré l’importance d’un tel outil. Il a pourtant contribué à réduire de moitié l’extrême pauvreté et la mortalité infantile depuis 1990.


Qui finance et pour-quoi?

Pour être financée, l’aide au développement s’appuie sur les pays membres du comité d’aide au développement (CAD) ou de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Il s’agit de pays riches décidant de financer des projets grâces à des dons, des prêts d’argent à taux préférentiel, ou des annulations de dettes: on parle ici d’aide "publique" au développement.

Cette aide est également issue du secteur privé, avec des entreprises, des organismes privés ou des ONG qui ont fait le choix de venir en aide à ces pays. Le partenariat avec ces groupes privés qui devient de plus en plus important, permet de mobiliser de nouveaux moyens financiers. Il suscite cependant de nombreuses inquiétudes quant au dessein caché de grandes multinationales venant investir de l’argent sur le continent africain. Un documentaire diffusé sur ARTE montrait ainsi avec pertinence comment certaines entreprises allemandes avaient fait le choix d’investir dans des pays africains davantage pour leur propres intérêts que pour les petits producteurs. L’APD semble alors autant venir en aide à la politique de croissance des pays du Sud, qu’à mettre en valeur les intérêts stratégiques nationaux des donneurs.

Lors de la mise en place de cette aide, les États riches jugent si les gouvernements des pays pauvres sont prêts à recevoir cette forme d’aide en fonction de leur évolution en matière de droits de l’homme, de transparence et de corruption. Des domaines bien spécifiques à financer sont alors choisis: financer le budget de l’éducation du pays ou de la santé pour améliorer les services publics: école, hôpitaux, force de police ou encore les institutions démocratiques. Les grands acteurs de ce financement peuvent aussi faire le choix de lutter contre la corruption d’un pays en aidant ceux qui luttent dans ce sens, de financer la liberté de la presse, ou de nommer des juges pour renforcer les institutions de contrôle afin de développer la société civile. Sans ses principaux acteurs financiers, l’Aide au développement n’est rien.

Une aide de plus en plus timide

En juillet 2017, le ministre de l’Action et des comptes publics français, Gérald Darmanin, annonçait dans les colonnes du Parisien la diminution de 141 millions de cette aide apportée aux pays les plus pauvres. Face à l’indignation de cette annonce, Emmanuel Macron est sorti quelques jours plus tard de son silence, évoquant alors le chiffre de 0,55% d’ici 2022. Un chiffre encore loin des 0,7% promis et déjà atteint par des pays comme le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède. De son côté, Donald Trump a décidé de diminué à hauteur de 28% l’Aide au développement de son pays alors que celui-ci ne dépense que 0,17% de son Revenu national brut, soit environ 30 milliards de dollars.

Une baisse généralisée inacceptable pour de nombreuses associations comme "Printemps solidaire" qui a organisé en début 2017 un concert pour sensibiliser le grand public à l’intérêt de l’aide au développement des pays pauvres. "Nous nous battons pour faire connaître l’intérêt d’un tel dispositif. C’est une cause finalement encore trop peu (re)connue des citoyens du nord malgré l’urgence de la situation au sud" confie madame Baiger, membre de l’association. Face à cette situation, peut-on parler de réticence des chefs d’État à soutenir un tel projet? " Je parlerai plutôt de timidité" explique monsieur Coudert, membre de la direction Stratégie de l’Agence française de développement (AFD) que nous avons pu joindre par téléphone. "Heureusement, monsieur Macron a rectifié l’annonce de son ministre et a avancé une APD de 0,55% pour 2022. Ce sera extrêmement difficile à atteindre mais on peut être satisfait d’une telle volonté. À l’échelle de la France, je suis d’autant plus confiant qu’aujourd’hui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’AFD tend à augmenter son activité, ce qui nous donne une véritable perspective d’avenir" tempère là encore monsieur Coudert.

Bien que loin de l’objectif fixé, la France reste le 5e plus gros donateur au monde en terme d’Aide au développement. Un effort que le pays devra poursuivre et améliorer sur le long terme pour enrayer, avec les autres puissances mondiales, la pauvreté du sud.










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