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Il est temps d'abandonner la neutralité journalistique?


Par PR Rédigé le 23/07/2018 (dernière modification le 22/07/2018)

Fabrice Lhomme est un journaliste d'investigation bien connu du Monde, qui a également travaillé avec Médiapart. Il a notamment participé aux révélations de l'affaire Bettencourt et de l'affaire Karachi. Au Festival international de journalisme à Couthures-sur-Garonne, il questionne les normes de déontologie journalistique.


Fabrice Lhomme (2e à gauche) au Festival international de journalisme. Photo prise par l'auteur.
Fabrice Lhomme (2e à gauche) au Festival international de journalisme. Photo prise par l'auteur.
itw_fabrice_lhomme.mp3 Itw Fabrice Lhomme.mp3  (1.51 Mo)

"L'idée de neutralité et même d'objectivité a longtemps été répandue. (...) Je me suis aperçu que je me mentais à moi même et j'ai fini par abandonner ce concept." A ses yeux, et c'est une idée partagée par les autres orateurs du festival, la neutralité n'est pas possible humainement. Consciemment ou non, nous sommes tous affectés par nos émotions, nos états d'âme, nos convictions profondes. "Il vaut mieux abandonner cet idéal, cette perfection absolue, pour s'attacher plutôt à l'honnêteté intellectuelle. Pour moi c'est beaucoup plus important".

Il rappelle néanmoins que dans le cadre d'une enquête, il faut éviter tout parti pris. Mais pas dans toutes les formes de journalisme. "Pour moi on doit aller vers le journalisme à l'anglo-saxone: on sépare absolument les faits des commentaires. En France on a pris des mauvaises habitudes. La politique a épousé le journalisme".

Lorsque je le questionne sur son départ de Médiapart, qu'il critique aujourd'hui sur son traitement de l'affaire libyenne, il me répond qu'il ne s'agit pas d'un conflit sur la déontologie ni sur le fond, mais sur la ligne éditoriale, qu'il trouve trop proche de la "gauche radicale". Il souligne cependant le professionnalisme irréprochable de ses anciens collègues. "Je pense que tous les grands médias, dont fait partie Médiapart, respectent la déontologie journalistique".

Dans les grands journaux, on ne peut pas faire n'importe quoi. Il y a beaucoup de garde-fous, entre les nombreuses relectures et étapes à valider pour publier un papier. "Moi personnellement je serais plus sur mes gardes sur une information venant d'un site internet peu connu. Je vais lire avec une attention supérieure à la normale parce que je sais que derrière il n'y a pas forcément eu un processus de blindage de l'information... Il ne faut pas jeter la pierre aux petits médias mais il faut être conscient qu'ils sont plus fragiles, plus vulnérables et que l'information peut être plus critiquable de temps en temps, donc il faut être plus vigilants".

La capacité de mettre en place des protocoles de vérification étant très dépendante des moyens financiers et de l'effectif d'un journal, on peut s'interroger sur l'avenir des petits médias indépendants. Avec la loi en préparation sur les fake news, leur légitimité dans la profession est d'autant plus menacée.










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