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Violence contre les femmes : Un virus à l’ombre du Covid-19


Par Rédigé le 25/11/2020 (dernière modification le 24/11/2020)

Alors que le procès de Jonathan Daval vient de se clôturer avec une condamnation à 25 ans de prison pour l'assassinat de son épouse Alexia illustrant les violences faites aux femmes, le 25 novembre 2020 aura lieu la journée internationale des violences faites contre les femmes. Une occasion pour la France et les Pays-Bas d’adopter une résolution à l’Assemblée générale de l'ONU pour mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles.


Violence contre les femmes : Un virus à l’ombre du Covid-19 (c) Anna Sapphire sur Foter.com / CC BY-NC
Violence contre les femmes : Un virus à l’ombre du Covid-19 (c) Anna Sapphire sur Foter.com / CC BY-NC
Une journée pour représenter le combat de toute une vie et souligner l’importance de la lutte contre ce fléau. Tel est le but de la journée international des violences faites contre les femmes. Si le fait d’abuser des femmes parait de nos jours ‘’archaïque”, ce problème est pourtant bien réel. Alors que le monde est tourné vers la pandémie provoquée par le Covid-19 une autre maladie se terre en secret et fait pourtant autant de victime.

Chaque année, 219 000 femmes sont victimes de violences conjugales en France par leur conjoint ou ex-conjoint. La violence conjugale constitue un problème social grave par son ampleur en France et par les coûts humains et sociaux considérables qu’elle entraîne. Si l'arsenal législatif n'a cessé de se renforcer, seule une femme victime de violences au sein du couple sur cinq dépose plainte en France, selon l'enquête "Cadre de vie et sécurité" menée par l'Insee sur la période 2012-2017. En effet, d’après les chiffres donnés par l’Observatoire national et d’une estimation issue des résultats de l’enquête annuelle "Cadre de vie et sécurité" (INSEE-ONDRP-SSMSI), en France en 2019 : 146 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, 25 hommes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire. 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple. 84% des morts au sein du couple sont des femmes. Parmi les femmes tuées par leur conjoint, 41 % étaient victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon. Par ailleurs, parmi les 21 femmes ayant tué leur partenaire, 11 d’entre elles avaient déjà̀ été victimes de violences de la part de leur partenaire, soit 52 %. En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, est estimé à 213 000 femmes. L’auteur de ces violences est le mari, le concubin, le pacsé, le petit-ami, ancien ou actuel, cohabitant ou non. 7 femmes victimes sur 10 déclarent avoir subi des faits répétés. 8 femmes victimes sur 10 déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales. Parmi ces femmes victimes, 18% déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie ou en commissariat de police suite à ces violences.

On estime que sur les 87 000 femmes qui ont été intentionnellement tuées en 2017 dans le monde, plus de la moitié (50 000) l’ont été par un partenaire intime ou un membre de leur famille. Plus d’un tiers (30 000) des femmes intentionnellement tuées en 2017 l’avaient été par leur partenaire intime actuel ou par un ex-partenaire. Moins de 40% des femmes qui subissent des violences demandent de l’aide sous une forme ou une autre. Dans la majorité des pays disposant de données sur ce sujet, parmi les femmes qui demandent de l’aide, la plupart se tournent vers leur famille ou leurs amis, et très peu vont vers des institutions officielles telles que la police et les services de santé. De fait, moins de 10 pour cent de celles qui demandent de l’aide font appel à la police. Au moins 155 pays ont promulgué des lois sur la violence domestique et 140 disposent de lois sur le harcèlement sexuel au travail. Cependant, même lorsque de telles lois existent, cela ne signifie pas forcément qu’elles se conforment aux normes et recommandations internationales, ni qu’elles sont appliquées. Les femmes adultes représentent près de la moitié (49%) de toutes les victimes de trafic d’êtres humains repérées dans le monde. Les femmes et les filles dans leur ensemble constituent 72% des victimes, les filles représentant plus des trois quarts des enfants victimes de la traite. La plupart des femmes et des filles victimes du trafic le sont à des fins d’exploitation sexuelle. En 2019, une femme sur cinq ayant entre 20 et 24 ans s’était mariée avant l’âge de 18 ans.

 
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Des chiffres en augmentation avec les confinements

Si ce problème ne date pas d’hier, le nombre de cas de violence faites aux femmes n’a cessé d’augmenter au cours des six derniers mois, et c’est accentué avec les confinements.

En effet, en 2020, avec les confinements et selon les chiffres du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, au printemps dernier, les appels au 3919 ont explosé : 44 235 signalements (+ 400 % par rapport à la même période, en 2019). La police a ainsi enregistré une hausse de 42% des signalement de violences conjugales et a mené 22.000 interventions de plus qu'en temps normal, soit une moyenne de 5 interventions par jour.  Face à ce risque accru, le gouvernement a décidé de "pérenniser" les dispositifs mis en place lors de la période d'isolement du printemps dernier. Parmi ces outils : les points d'information éphémères dans 40 centres commerciaux et les guichets de signalement dans les 22.000 pharmacies françaises. Ainsi, la plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a enregistré une hausse de 15% des appels de victimes depuis le re confinement le 30 octobre, a indiqué Marlène Schiappa.
Dans le monde, 35 pour cent des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou bien des violences sexuelles de la part d’une autre personne. Ce chiffre ne tient pas compte du harcèlement sexuel. Certaines études à l’échelle nationale montrent que cette proportion peut atteindre 70 pour cent des femmes et que les taux de dépression, d’avortement et de contamination par le VIH sont plus élevés chez les femmes ayant subi ce type de violence, par rapport aux femmes qui ne l’ont pas subi. Les appels aux numéros d’urgence ont été multipliés par cinq dans certains pays du fait de l’augmentation du signalement de violences de la part du partenaire intime liées à la pandémie de Covid-19. En septembre 2020, 48 pays avaient intégré la prévention et la réponse à la violence à l’égard des femmes et des filles à leurs plans de lutte contre la COVID-19 et 121 pays avaient adopté des mesures pour renforcer les services aux victimes de violences durant cette crise mondiale.

La journée internationale des violences pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

C'est en mémoire du 25 novembre 1960, que, en 1993, l’Assemblée générale des Nations Unis a adopté la résolution 48/104 pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes qui définit ces violences comme "tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée". Il s’agit de la date où trois sœurs dominicaines furent tuées. Engagées contre la dictature, Patria, Minerva et María Teresa Mirabal, connues dans la clandestinité sous le nom de « Las Mariposas » (papillons). Emprisonnées à plusieurs reprises, victimes de tortures, violées, les trois militantes furent assassinées, le 25 novembre 1960, sur les ordres du chef de l’Etat dominicain, Rafael Trujillo.
Le 19 octobre 1999, lors de la 54e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, les représentants de la République dominicaine et 74 États membres ont présenté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et proposé que cette journée soit consacrée à des activités destinées à sensibiliser l'opinion publique sur la question de la violence à l'égard des femmes. La résolution 54/134 a finalement été adoptée le 17 décembre 1999. Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, précise cette année : « Alors que le monde fait face à une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, nous ne devons pas oublier qu’à la pandémie de Covid-19 se superpose une 'pandémie de l’ombre', celle de la violence faite aux filles et aux femmes ».

Les violences à l’égard des femmes constituent l’une des violations des droits de l’Homme les plus répandues et les plus profondément ancrées dans le monde. 25 ans après l’adoption par l’ONU de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la France et le Danemark rappelle cette année leur engagement pour mettre un terme à toutes les formes de ces violences.



Aussi, il convient de rappeler les numéros d’urgence et d’écoute pour ces victimes, leurs familles et les témoins de ces violences :

Les numéros d’urgence
17 : police / gendarmerie.
112 : services d’urgence, valable dans l’Union européenne.
15 : service d’aide médicale urgente (SAMU).
18 : pompiers.
114 : numéro d’urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes victimes ou témoins d’une situation d’urgence, afin de solliciter l’intervention des services de secours (en remplacement des 15, 17, 18).
Ces numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.

Le numéro d’écoute, d’information et d’orientation 3919
Violences Femmes Info
 
Numéro d’écoute national pour :
- les femmes victimes de violences
- leur entourage
- les professionnels concernés
 
Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM. Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information, et, en fonction des demandes, effectue une orientation adaptée vers dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge.
Signaler votre situation sur Internet via la plateforme dédiée fonctionnant tous les jours sans exception, 24h/24 avec un tchat non traçable : https://arretonslesviolences.gouv.fr/
Utiliser le tchat gratuit : www.commentonsaime.fr 
Télécharger l’application « APP-ELLES » : https://www.app-elles.fr/
Si vous êtes une femme en situation de handicap et victime de violences, appelez le 01 40 47 06 06 (permanences le lundi de 10h à 13h et de 14h30 à 17h30 ; le jeudi de 10h à 13h)
Si vous êtes un enfant victime de violences, appelez le 119 (appel gratuit 24h/24, 7j/7)  
Dispositif « alerte pharmacie » :
Depuis le confinement, les personnes victimes ont également la possibilité de se signaler, à tout moment et sans attestation, auprès de leur pharmacien qui contactera les forces de l’ordre. Chaque victime ou chaque proche de victime (familles, amis, voisins, collègues, etc.) peuvent en effet alerter un pharmacien à tout moment.
Afin de prendre en charge au plus vite les victimes, les forces de police et de gendarmerie ont reçu consigne du ministère de l’Intérieur d’intervenir en urgence pour les appels provenant des pharmacies.
Mise en place d’un partenariat avec Uber : Jusqu’au 31 mars 2021, Uber propose 2 000 courses gratuites mises à disposition de la Fédération nationale solidarité femmes en charge du 39 19 afin de mettre à l’abri les femmes victimes de violences en situation d’urgence. Une première expérimentation de ce type avait été menée durant la période de confinement entre mars et juin 2020.
Kit de communication : Le Gouvernement a créé un kit de communication spécifique afin de rappeler les dispositifs en vigueur durant le confinement pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Plus d'informations sur : le site du Ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
 





Sarah B.
Sarah | Fashion & Lifestyle Journalist | Cultural Observer "Wanderlust Chronicle : Anthropologie of... En savoir plus sur cet auteur




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