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Actu à la une - Procès PIP, le scandale mondial des prothèses mammaires


Par Rédigé le 17/04/2013 (dernière modification le 17/04/2013)

Le procès hors norme des prothèses mammaires frauduleuses de la société Poly Implant Prothèse (PIP) a été très attendu en France. Jusqu'au dernier moment, l'ombre d'un ajournement possible planait au-dessus du tribunal à Marseille. Finalement, sur les trois requêtes en nullité déposées par les prévenus pour entraver la procédure, la première - concernant la demande de "dépaysement" refusée par la cours de Cassation -, a bien permis l'ouverture du procès ce matin.


Les parties civiles représentées par 300 avocats

proces_pip.mp3 Proces_PIP.mp3  (430.31 Ko)

Suite à plus de 5.100 porteuses d'implants PIP qui ont déposé plainte, entre autres, pour "tromperie aggravée". Alors que les autorités sanitaires donnent le chiffre de 30.000 femmes touchées en France et encore bien plus de victimes à l'étranger: 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses de prothèses PIP dans le monde. En effet, la société - avant sa liquidation en 2010 -, réalisait plus de 84% de sa production à l'export, surtout à destination de l'Amérique Latine et l'Europe de l'ouest.

Le Tribunal de grande instance de Marseille doit se pencher sur les responsabilités des cinq prévenus: Jean-Claude Mas le PDG, le Directeur général Claude Couty, la directrice de la qualité Hannelore Font, le directeur technique Loïc Gossart et le directeur produits Thierry Brinon. Tous encourent jusqu'à cinq ans de prison. A savoir que sur fond d'insolvabilité les prévenus Jean-Claude Mas et son ex-DG sont mis en examen dans une enquête en cours sur le sort des fonds générés par la fraude.

Au centre de cette escroquerie qui a causé depuis 1991 des séquelles graves sur la santé des porteuses de prothèses, un gel de silicone non autorisé au coût dix fois moindre que celui conforme aux normes, dont le fabricant assurait même devant les gendarmes que "la formule était parfaite"...

Implants défectueux et cancer

Les tests ont montré que le gel modifie leur durée de vie. En France, où le gouvernement a appelé à des retraits préventifs - et décidé dès janvier 2012 leur prise en charge - la moitié des porteuses se sont fait retirer leurs implants. Un quart d'entre eux étaient défectueux (rupture d'enveloppe, perspiration du gel). Avec à la clé, des effets irritants. "Sans que rien n'indique un risque accru de cancer", soulignent les autorités.

Le Docteur Ignacio Garrido, chirurgien spécialiste de la reconstruction mammaire à l'Institut Claudius-Regaud et au CHU de Rangueil, à Toulouse, a témoigné: "En tout, nous avons recensé 116 patientes concernées et changé 128 prothèses à l'Institut tandis que le CHU a explanté 60 patientes. Nous avons aussi opéré quelques femmes qui venaient d'autres régions. Dans le secteur public, cela a donc concerné environ 200 patientes, et à peu près autant dans le privé. Après un premier bilan à 18 mois pour toutes ces patientes à Claudius Regaud, nous avons constaté 13 % d'anomalies, dont 3,9 % de ruptures et 7,9 % d'implants qui "perspiraient". Nous avons eu très peu de complications, faibles et mineures, et heureusement pas de maladies associées".

Silicone industriel au lieu du médical

Maître Laurent Gaudon, l'un des défenseurs des porteuses d'implants défectueux a résumé l'attitude de l'accusé principal Jean-Claude Mas, lorsque ce dernier a été placé en détention provisoire (voir vidéo archive): "Il n'a pas envie d'indemniser les victimes, il n'a pas envie que son patrimoine serve à indemniser les victimes."
Une escroquerie d'envergure donc où il sera difficile d'obtenir compensation...

Le tribunal correctionnel va essayer d'élucider comment PIP a pu pendant si longtemps remplir ses prothèses d'un gel de silicone industriel non autorisé. Comment la société a pu déjouer les contrôles de TUV, et ce jusqu'à sa liquidation judiciaire en mars 2010, après la mise en garde de l'Agence des produits médicaux (ANSM).

Les plaignants devront encore patienter 48 h pour être certains que leur procès ira à son terme. Si aucune annulation n'arrive entretemps, le procès devrait se tenir jusqu'au 17 mai 2013.

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