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Un festival pas des plus joyeux


Par Rédigé le 06/06/2017 (dernière modification le 05/06/2017)

Clap de fin de ce 70e festival de Cannes samedi 28 mai 2017, placé cette année sous le signe de la tristesse et du désespoir au vu des films en compétition. C’est d’ailleurs le satirique et grinçant "The Square" du cinéaste suédois Ruben Östlund qui a remporté la précieuse Palme d’or du jury présidé par Pedro Almodovar.


Ruben Östlund. Photo (c) Kortfilmfestivalen i Grimstad
Ruben Östlund. Photo (c) Kortfilmfestivalen i Grimstad
festival_cannes_1.mp3 Festival Cannes.mp3  (157.96 Ko)

Après 10 jours de projections, de montée des marches, de flash et de paillettes, c’est finalement un film sur la dénonciation du monde de l’art et des nantis cultivés face à la réalité des migrants, des SDF et des réfugiés qui emporte le prestigieux prix. "The Square" raconte l’histoire d’un conservateur d'un musée d'art contemporain, qui, en organisant une exposition sur la tolérance et la solidarité, va bouleverser ses propres croyances en la matière après le vol de son portable et de son portefeuille. Un palmarès plein de surprises et qui n’a pas toujours fait l’unanimité.

Beaucoup attendaient le poignant et énergique "120 battements par minute" de Robin Campillo sur la lutte militante d’Act Up Paris contre le sida dans les années 1990, qui avait d’ailleurs la préférence de Pedro Almodovar. Ému jusqu’aux larmes, il déclare d’ailleurs avoir adoré "toutes les scènes de son film, du début à la fin et même après, j’y repensais sans cesse… Je crois qu’il est difficile d’aimer un film plus que cela. Et même si je ne suis pas le seul, je n’étais qu’une des neuf voix du jury et la démocratie a voulu qu’un autre film l’emporte". Déception donc pour "120 battements par minute" et "Faute d’amour" de Kornel Zvyaginstev sur un couple russe en instance de divorce confronté à la disparition de leur enfant, qui ont dû se contenter du Grand Prix et du prix du jury.


Noirceur et drame au rendez-vous

L’insouciance et la gaieté n’ont pas été à l’honneur cette année dans la compétition, qui a plutôt été marquée par des thématiques fortes et très actuelles. Celle des migrants, abordée également dans "La Lune de Jupiter" et "Happy End", des attentats avec "In the fade" de Faith Akin, palme d’interprétation féminine pour Diane Kruger en femme brisée après le meurtre de son mari et son fils par des néo-nazis, ou encore de la vengeance avec le thriller fantastique "La Mise à mort du cerf sacré". Enfants maltraités, terrorisme, assassinats violents, viols, misère humaine, signe des angoisses et défis de notre époque…

Une des sélections des plus violente et noire de l’histoire pour ce jury hétéroclite composé du joyeux Will Smith, Agnès Jaoui, Jessica Chastain, Paolo Sorrentino, Fan Bingbing, Gabriel Yared, Park Chan-wook et Maren Ade. Ce festival de l’imprévu a aussi été marqué par le grand retour de David Lynch qui n'était pas revenu à Cannes depuis 15 ans. C'est avec la série "Twin Peaks" (projetée en séances spéciales) qu'il a marqué sa venue historique et a eu les honneurs de plusieurs ovations.

Ce 70e festival de Cannes a donc choisi de représenter un monde aux terribles inégalités et en chaos, des choix qui, même s’ils ne font pas l’unanimité, ne laissent en tout cas pas indifférent. On peut tout de même souhaiter plus d’espoir et de bonheur pour l’édition 2018!

Palmarès de la compétition officielle

Palme d'or: "The Square" de Ruben Östlund
Prix du 70e anniversaire: Nicole Kidman
Grand prix: "120 battements par minute" de Robin Campillo
Prix de la mise en scène: "Les proies" de Sofia Coppola
Prix du scénario (ex æquo): "Mise à mort du cerf sacré" de Yórgos Lánthimos et "You were never really there" de Lynne Ramsay
Prix d'interprétation féminine: Diane Kruger dans "In the fade"
Prix du jury: "Faute d’amour" de Kornél Zvyagintsev
Prix d'interprétation masculine: Joaquin Phoenix pour "You were never really there" de Lynne Ramsay
Caméra d'or: "Jeune femme" de Léonor Séraille
Palme d'or du court-métrage: "Une nuit douce" de Qiu Yang
Mention spéciale du court-métrage: "Le plafond" de Teppo Airaksinen










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