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Actu à la Une - Le Liban en crise, le gouvernement démissionne


Rédigé le 25/03/2013 (dernière modification le 25/03/2013)

Trois mois après les dernières confrontations à Tripoli, la deuxième capitale du Liban se remet sous la souffrance d’une quinzième tournée d’affrontements qui vient de mettre fin au gouvernement du premier ministre Mikati quelques mois avant les élections parlementaires.


Photo (c) Ibrahim Chalhoub
Photo (c) Ibrahim Chalhoub
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Durant le mois de mars, la situation était tendue partout dans le pays du Cèdre. A Saida, dans le sud, le Cheikh Ahmad al-Assir guidait une attaque médiatisée contre le Hezbollah sans recourt aux armes. Il savait, comme la plupart des Libanais, que la force armée du parti de Dieu est, jusqu'à présent, incontournable. Un peu plus vers le sud, le camp des réfugiés palestiniens d’Ain el-Helwe est passé par des affrontements entre les membres du Fatah et des Islamistes extrémistes du groupe du Fatah al-Islam dont le nom ne peut pas être séparé des clashes contre l’armée libanaise dans un autre camp palestinien dans le nord du pays en 2007.

A l’intérieur du pays, à Arsal, pas loin de la frontière syrienne, une embuscade contre l’armée libanaise a laissé deux de ses membres morts, dont l'un était un officier. Puisque l’évènement était lié aux Salafistes, les Cheikhs de ce groupe du nord du pays se sont précipités vers Arsal pour essayer de mettre fin aux mesures de sécurité prises par l’armée suite à l’embuscade. Les Salafistes considéraient que ces mesures ne sont pas appropriées vu qu’elles visaient les membres de leur clan. Un Salafiste, traité comme terroriste par le gouvernement libanais, était aussi mort durant l’embuscade.

Alors que Beyrouth avait des affrontements irréguliers et mineurs, au nord du Liban, Tripoli était la ville la plus régulièrement tendue depuis le début de la crise syrienne. Cette fois-ci, les clashes ont débuté la nuit du 21 mars alors que les Salafistes de la ville se préparaient pour recevoir Hassan Srour, détenu par l’armée syrienne pendant qu’il combattait avec les rebelles vers la fin de novembre 2012. Ses compatriotes étaient tous tués dans une embuscade par l’armée syrienne à Talkalakh sur la frontière nord du Liban. Ces affrontements se répètent entre deux régions voisines, Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh. Malgré le fait que les deux régions paraissent définies par leur différences religieuses, les tensions remontent à l’année 1986 quand les Alawites de Jabal Mohsen ont participé à la tuerie de plusieurs centaines de leurs compatriotes - aussi musulmans mais Sunnites, de Bab el-Tebbaneh - par l’armée syrienne qui occupait le Liban dans le temps. Les Alawites de Jabal Mohsen partagent la même religion avec le président Bashar el-Assad de la Syrie aussi bien que son modèle politique.

Le premier ministre Nagib Mikati, un tripolitain sunnite, n’a aucune fois cédé à la rue malgré la pression croissante par les différents membres de la coalition du 14 mars, notamment le mouvement du futur de Saad Hariri. La tuerie du général Wissam el-Hassan, l’homme particulièrement impliqué dans l’investigation de l’attentat de l’ancien premier ministre Rafik Hariri (père de Saad), et la mobilisation des milliers des manifestants n’ont pas amené Mikati à la démission du gouvernement largement contrôlé par le groupe du 8 mars dont le Hezbollah est le plus grand joueur.

Du point de vue économique, un mouvement des enseignants réclamant des droits de primes flânait dans les rues du pays depuis le mois de février de l’année actuelle. Mikati a promis les enseignants de leur assurer le financement requis. Il a même devisé un changement à la structure des immeubles dans tout le pays en permettant aux architectes d’ajouter un étage additionnel aux immeubles déjà bâtis aussi bien qu’à ceux en construction. C’était une des sources de financement de la prime des enseignants malgré le danger physique qu’elle pourrait provoquer vu qu’elle était contre les principes de base de l’architecture. La décision a été officiellement baptisée "l’étage Mikati".

Mikati a pu trouver une solution pour payer la part du pays du Cèdre dans le financement du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL)* malgré le refus du Hezbollah et de ses alliés. Il n’a pas démissionné dans le temps. Pourquoi sort-il maintenant après avoir trouvé une solution pour les demandes des enseignants quelques mois avant les élections parlementaires?


*TSL est une sorte de tribunal international spécial qui a été créé suite à l’attentat de l’ancien premier ministre libanais Rafik Hariri en 2005. Il a pour siège les Pays-Bas. Les personnes directement impliquées dans l’attentat de Hariri sont des membres du Hezbollah, d’impliquées le TSL.

En vidéo ci-dessous, la démission de Mikati












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