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C’est la chienlit!

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 15/04/2018 (dernière modification le 15/04/2018)

Si c’est la façon pour le président de la République française de fêter "mai 68", pourquoi pas?… Toutefois, c’est assez risqué et pour le moins curieux, de reprendre de vieilles méthodes autoritaires pour faire avancer un pays.
"La réforme, oui; la chienlit, non!" Tout comme le général de Gaulle, le président Macron aime les termes anciens et même désuets. C’est vrai que cela a son charme. Aussi, face à ce que la France vit en ce moment, il ne semble pas erroné de reprendre pour nous la célèbre expression du général de Gaulle face aux événements et autres désordres actuels.


edito_150418.mp3 Edito 150418.mp3  (1.96 Mo)

50 ans plus tard, il semble que rien n’ait changé. Que l’approche des politiques pour mettre en place des réformes reste la même. On matraque! Face aux zadistes, aux étudiants et pas encore vis-à-vis des cheminots… mais on ne devrait pas patienter encore très longtemps, la méthode de négociation reste la matraque et les gaz lacrymogènes. C’est vrai que tenter de trouver des accords, cela demande d’écouter l’autre, de le considérer et de trouver des solutions où toutes les parties seraient satisfaites. Cette technique d’approche n’a, semble-t-il jamais ou bien trop rarement, été prise en considération par les pouvoirs publics… c’est vraiment regrettable.

De son côté, le président Macron, voulant donner l’image d’un homme droit dans ses bottes, comme un autre, il y a 23 ans, a trouvé pertinent de passer au journal de 13h de TF1. Pensant ainsi toucher la France rurale et celle que certains appellent des "petites gens". Il y a déjà là, sinon une erreur, du moins une méconnaissance de ce qu’est aujourd’hui la ruralité. Celle-ci n’est pas constituée que de personnes âgées regardant l’inoxydable dinosaure Jean-Pierre Pernaut. Comme la ville, la ruralité est diverse. Il y a évidemment des personnes âgées, à la retraite, mais il y a aussi de plus en plus de jeunes, des familles qui tentent l’aventure par goût d’une meilleure qualité de vie en général. Ces gens-là n’ont pas le temps de regarder le 13h ni un autre d’ailleurs. Et si les réformes que le président Macron met en place aujourd’hui, telles la fermeture des hôpitaux, des classes, des écoles, la lenteur de l’installation de la fibre optique, la fermeture de voies ferrées etc… touchent évidemment les retraités ruraux, elles ont bien tout autant un impact direct sur ces néo-ruraux venus tenter l’aventure d’une vie à la campagne. Ces derniers sont politisés et très très fâchés contre ces réformes. Ils ont fait un choix de vie qui pourrait être remis en question à cause de réformes non concertées.

De même, le choix des zadistes de vivre autrement doit au minimum être envisagé et entendu. Si la société dans laquelle nous vivons ne leur convient pas et qu’ils proposent un autre mode de vie, pourquoi pas? Il ne peut être question qu’une partie de la société paye pour une autre sans contrepartie, mais pourquoi sortir la grosse artillerie? Cela tient pratiquement de la guerre civile. Tous tremblent à l’idée d’un mort alors que tout semble fait pour qu’on ait à en déplorer un.

Certains étudiants ont peur de la réforme proposée. Le gouvernement reproche aux étudiants leur violence, l’illégitimité des occupations d’amphis, l’impossibilité d’organiser les examens. Mais au vu, et d’après les témoignages, du comportement des forces de l’ordre contre ces derniers, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Seulement, ces forces symbolisent l’ordre et le respect des lois, aussi attendons-nous d’elles qu’elles montrent l’exemple. Et ce n’est franchement pas le cas…

Notre président qui veut absolument donner une image de jeune dirigeant moderne reprend toutes les anciennes recettes archaïques et réchauffées de ses prédécesseurs. Ses méthodes conservatrices et autoritaires sont tout sauf modernes face à des groupes qui pour certains, comme les syndicats des cheminots et étudiants, ne le sont pas moins. On croirait visionner de vieux films. Pourtant la situation est grave. Il y a là au moins deux sociétés qui s’affrontent et ne s’acceptent pas. L’une doit absolument céder face à l’autre. L’une devrait automatiquement perdre car dépassée, obsolète. Alors laquelle? Mais encore une fois, n’est pas moderne celui qui croit.

Attention à ne pas bientôt lire sur des affiches que l’on collerait sur les murs de Paris et de province: "La chienlit c'est lui!".


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