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Du pain et des jeux!... enfin surtout des jeux

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 17/09/2017 (dernière modification le 17/04/2018)

Sans surprise, Paris organisera donc les Jeux olympiques de 2024. Sans surprise, car plus aucune autre ville n’était en lisse… En effet, Los Angeles les organisera 4 ans plus tard… un ange passe. Comme cela tout le monde est content. Enfin presque, car les surprises vont venir mais plus tard, quand on connaîtra le coût et pas seulement financier, exact de l’événement sportif.


edito_170917.mp3 Edito 170917.mp3  (2.01 Mo)

Après avoir tergiversé et émis des doutes certains sur l’intérêt d’organiser une telle manifestation, la maire de Paris a pleuré de joie à l’énoncé de la victoire de sa ville. Cette élasticité mémorielle des hommes et des femmes politiques restera toujours un sujet d’étonnement pour le commun des mortels.

Victoire en trompe-l’œil car encore une fois, plus aucune autre ville n’était candidate et pour cause. Rome, Hambourg et Boston ont toutes abandonné cette prétention. Parfois après avoir consulté leur population peu désireuse de payer la grand-messe du sport ou tout simplement par sagesse. En effet, faut-il rappeler que les jeux olympiques comme les coupes du monde de football sont sources de profondes injustices économiques et sociales.

A l’heure actuelle, le budget prévisionnel mais surtout évolutif est de 6,2 milliards d’euros. Rappelons que l’Euro 2016 avait déjà coûté deux milliards d’euros à l’Etat, c’est-à-dire à nous contribuables, amateurs ou non de football. Ces dépenses n’ont évidemment pas été consacrées essentiellement à la rénovation de stades dont nos chères têtes blondes ont pu par la suite profiter, leur permettant ainsi de ne pas traîner dans les rues et d’avoir des activités physiques. La sécurité surtout a nécessité un budget important et par définition volatile. Et pour les Jeux ce sera pire. La menace d’attentats imposera des mesures de sécurité qui encore une fois dans un contexte d’état d’urgence, permettront à nos dirigeants de justifier une présence policière et militaire.

A titre d’exemple, souvenons-nous que d’autres Jeux organisés dans des capitales avaient vu leur budget augmenté jusqu’à 1.130% pour Pékin ou plus proche de nous à Londres de 127% pour un budget global de 11.1 milliards d’euros.

Les jeux du cirque n’ont décidément guère évolué depuis l’Antiquité. Après les exercices mémoriaux, nous avons les prestidigitateurs, les baragouineurs et les manipulateurs. En effet, comment convaincre les Français que d’un côté les mesures d’austérité imposées par le gouvernement soient indispensables et d’un autre côté leur proposer des jeux à ce prix-là? D’autant plus que ce n’est pas comme si nous n’avions jamais organisé de Jeux olympiques chez nous et que nous puissions penser qu’on fera mieux que les autres.

La faillite du projet économique étant dressée, enfonçons le clou avec l’image éthique véhiculée par les Jeux sous l’égide de la loi olympique censée transcender toutes les autres pendant le temps de leur préparation et de leur déroulement. Travailleurs illégaux exploités, intérimaires, prostitués sont les futures victimes de la précarité et d’un dumping salarial assuré. Peut-on pour autant aller jusqu’à parler de démantèlement progressif du droit au travail? Dans le contexte actuel, cela ne peut qu’avoir un écho déroutant.

Et qu’en sera-t-il de l’empreinte carbone de l’événement sur le pays? Les multinationales des travaux publics vont s’en donner à cœur joie, transformant les Jeux olympiques en jeux du béton ou en cathédrales du désert pour citer la maire de Rome. Il suffit de visiter Londres ou Athènes pour voir les friches et autres vestiges des jeux abandonnées à leur triste sort.

Les élus parisiens ont eux préféré, contrairement à d’autres, ne pas organiser de référendum ou d’autres consultations afin de ne prendre aucun risque. Il est vrai que dans ces cas-là, on entend plus souvent les anti que les pro. Mais quand les élus commencent à avoir peur de la démocratie, ce n’est jamais bon signe. Surtout, il n’est pas trop tard pour réagir. Déjà en 1976, Denver au Colorado, après avoir obtenu les Jeux d’hiver avait sous la pression de ses habitants dû faire marche arrière. Ceux-ci s’y étaient opposés pour des raisons économiques et écologiques… comme c’est curieux.

Alors pourquoi les Jeux? Les gouvernants français ont-ils besoin de cette opération de prestige pour occuper le peuple et donner l’impression de répondre à ses inquiétude?

Les actus vidéos du 11 au 17 septembre 2017









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