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Faire un bébé tout seuls

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 13/05/2018 (dernière modification le 13/05/2018)

Prendre un peu de recul pour réfléchir à une situation particulière ne fait jamais de mal. C’est ainsi que deux actualités associées peuvent expliquer la situation présente: la baisse croissante des naissances en France face à la position du chef de l’Etat dans le cadre d’une directive européenne sur le congé parental.


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Explications. En début d’année, une information circule sans toutefois faire trop de bruit. Il y a pourtant là matière à s’étonner lorsque l’on sait l’importance que peut avoir pour un pays, la société, son économie, la croissance de la population. Encore aujourd’hui, la France fait exception et continue à être le pays européen au taux de fécondité le plus important. En Europe d’ailleurs les taux de fécondité des uns et des autres se portent plutôt mieux qu’avant. Mais cette exception pourrait ne pas durer. En effet, l’année dernière, la natalité française a baissé de 12%. En réalité, cela fait déjà quelques années que cela arrive en France, depuis au moins 2014. Et pourquoi la natalité française s’effondre-t-elle? Il semblerait que la politique fiscale menée par François Hollande y soit pour quelque chose. La baisse du quotient familial et la mise sous conditions de ressources de diverses allocations n'auraient pas incité certains couples à procréer. L’élection d’Emmanuel Macron n’a rien changé, il naît de moins en moins de bébés en France.

Et ce n’est pas la position de la France face à la directive européenne sur le congé parental qui devrait améliorer la situation. Alors que Bruxelles propose d’instaurer un congé parental de 4 mois indemnisés à 50% du salaire journalier, au même titre que le congé maladie en France par exemple, le chef de l’Etat estime pour sa part que cela coûterait beaucoup trop cher. Piétinant ainsi sans sourciller la grande cause nationale mise au coeur de son programme: l'égalité entre les femmes et les hommes. Le combat culturel pour instaurer cette fameuse égalité homme/femme trébuche devant la réalité financière. Emmanuel Macron déclarait lors de sa campagne présidentielle qu’il fallait transformer les mentalités pour faire changer les comportements. Et il avait raison, mais pourquoi avait-il pensé que cela ne coûterait rien? Avait-il cru que cela se ferait sans effort, d’un coup de baguette magique ou plus exactement d’un coup de foudre jupitérien?

Et pour faire corps contre cette directive, le président français n’hésite pas à s’associer à des pays qu’il vilipende par ailleurs. La Hongrie de Victor Orbán qui pratique une politique familiale conservatrice en encourageant les mères de famille à rester à la maison devient à cette occasion le partenaire de la France pour lutter contre cette directive. On n’est pas à une incohérence près… Quatorze autres pays membres de l’Union ne sont pas prêts à évoluer dans le sens d’un encouragement de l’égalité homme/femme. C’est un fait.

Il suffit pourtant de lire des débats contradictoires pour comprendre que l’argument financier n’est pas forcément pertinent, puisque les places en crèche coûtent plus cher que l’indemnité qui serait accordée aux pères.

Que faut-il faire pour que nos dirigeants comprennent que les familles doivent être soutenues par l’Etat et encouragées à avoir des enfants. Le soutien quel qu’il soit des services publics est indispensable pour aider les familles à élever leurs enfants. Ces familles plurielles qui ne ressemblent plus forcément à celles d’hier. En plus des familles à deux parents, de plus en plus de mères et de pères élèvent seuls leurs enfants. L’Etat doit investir en eux comme dans une entreprise car ils sont l’avenir d’un pays. Aujourd’hui en France, la population continue d'augmenter, mais elle le fait à un rythme de plus en plus faible, à cause de divers facteurs dont encore une fois le manque d’investissement de l’Etat dans les familles. Dans certains pays d’Europe, c’est l’immigration qui aujourd’hui permet de maintenir un taux de natalité croissant.

Investir dans les familles et leurs enfants c’est croire en l’avenir d’un pays. Mais c’est vrai que pour cela il faut changer les mentalités et le chemin reste manifestement encore très long.

Les actus vidéos du 7 au 13 mai 2018









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