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Gilets jaunes… cocus

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 18/11/2018 (dernière modification le 18/11/2018)

Hier, les cocus de la République sont descendus dans les rues exprimer leur ras-le-bol d’un système dans lequel ils ne se retrouvent plus. 283.000 manifestants, 2.000 rassemblements, une morte, 227 blessés, 77 arrestations, et... et rien justement.


edito_18_nov_18_.m4a Edito 18 nov 18.m4a  (1.55 Mo)

Revêtus de ce fameux gilet jaune imposé aux automobilistes pour des raisons de sécurité il y a quelques années et pour l’absence duquel dans votre véhicule, vous êtes passible d’une amende de 375€ - encore une - les désespérés de la République ont tenté de bloquer le pays, action illégale pour laquelle ils risquaient de payer 7.500€.

Parce que la politique n’est plus à la hauteur des espérances d’une population, que nos politiciens sont médiocres à en pleurer, celle-ci se sent perdue et ne trouve d’autre solution que de manifester sa désespérance. C’est ainsi que de nombreux mécontents en France se sont exprimés, tout en évitant d’être récupérés par syndicats et autres mouvements politiques, au risque d’être taxé - l’expression est à la mode - de mouvement anarchique avec lequel il n’est pas possible de discuter ou de négocier. Toujours cet éternel mépris insidieux.

Personne n’est hostile à la taxation écologique. Qui pourrait raisonnablement l’être d’ailleurs? Et oser accuser les "gilets jaunes" d’être contre, est une manipulation politique honteuse. Une façon de les faire passer pour des personnes juste concernées par leur portefeuille. Tout d’abord, rappelons qu’il n’y a pas de honte à s’inquiéter pour son pouvoir d’achat, surtout lorsqu’il est en berne face à un gouvernement qui mitraille la population de taxes sans discontinuer et sans apporter les explications et la communication nécessaire auxdites réformes. Mais surtout, en donnant plus que l‘impression qu’une seule partie de la population doit faire un effort alors que l’autre voit ses intérêts sauvegardés. Mettre ainsi dos à dos, les riches et les pauvres, les citadins et les ruraux est-elle une bonne politique? Emmanuel Macron se prend-il pour le père d’Alexandre le Grand en voulant diviser les Français pour mieux les contrôler?

Alors évidemment parmi les protestataires, il y en a qui en profitent pour semer le désordre. C’est le cas pour toutes les manifestations du côté des revendicateurs comme de celui des forces de l’ordre, voir l’affaire Benalla. Personne n’a par conséquent de leçons à donner aux uns et aux autres de ce côté-là.

Le profondeur du malaise n’a évidemment pas pour seule cause les dernières taxes sur les carburants qui elle est plutôt la goutte qui a fait déborder le vase. Et à force de l’ignorer, pour ne pas dire mépriser ce malaise et répéter à longueur d’interview le "j’assume" devenu une litanie dans la bouche du président Macron, le retour du bâton risque d’être violent.

Et si effort évident il faut faire, alors il faut le faire ensemble et non pas donner l’impression que celui-ci doit être fait au détriment d’une seule partie de la population. Mais l’heure n’est plus aux espoirs que chacun sait qu’ils seront déçus. L’heure est à la mobilisation qui risque de durer plus d’une semaine.

On ne le répétera jamais assez, mais le risque pris par le gouvernement et par le chef de l'État est énorme. Se mettre ainsi à dos les électeurs à la veille d’une échéance pour laquelle on nous rebat les oreilles avec le barrage contre le populisme, est une politique du pire qui n’apportera rien de bon.


Les actus vidéos du 11 au 18 novembre 2018









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