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Le couple franco-allemand et le projet européen


Par Rédigé le 03/12/2017 (dernière modification le 17/04/2018)

Alors que le Brexit prend forme, des voix critiques se font entendre au sein de l’Union européenne. Et si, comme dans le passé, le couple franco-allemand parvenait à prendre une part de leadership d’un nouveau noyau décisionnel pour imposer une vision constructive dans la refondation d’une Europe tiraillée?


Les drapeaux européens à Bruxelles. Image du domaine public
Les drapeaux européens à Bruxelles. Image du domaine public
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Le 29 mars 2019, le Royaume-Uni devrait officiellement quitter l’UE. Plus d’un an après la victoire du "leave", véritable cataclysme dans le paysage politique européen, ce vote provoque chez certains hommes politiques, des envies de redéfinitions de certains grands traités européens. Comme pour Viktor Orban, actuel Premier ministre hongrois: "l’Union européenne doit reprendre le contrôle de ses frontières". De son côté Laurent Wauquiez, favori au poste de président du parti français Les Républicains, va plus loin que son homologue de l’Est en désirant retravailler entièrement l’architecture européenne "qui ne marche pas à 27". Selon lui, il faudrait "un noyau dur, sans doute autour de 12 pays".

L’opinion publique, elle, oscille entre confiance en l’institution et méfiance envers cette dernière, en témoigne les témoignages recueillis: "il faut croire en la force de l’UE, elle nous protège", "l’Europe est bénéfique mais je pense qu’elle doit évoluer avec son temps", "l’Europe est malade", "’Union européenne ne sert qu’à renforcer les riches".

Dans cette période de troubles, ouverte aux vents europhobes, le couple Macron-Merkel pourrait-il avoir sa carte à jouer dans la mise en place d’un système rénovant l’Union européenne? S’ils arrivent à s’imposer comme leurs prédécesseurs ont su le faire pour l’Europe, cet héritage pourrait-il leur permettre par ailleurs d’assoir ou de relancer leur carrière politique personnelle à travers un intérêt européen collectif?


Faire face à l’histoire

Depuis Charles De Gaulle et Konrad Adenauer, qui avaient posé les premières pierres du futur projet européen avec la création de la communauté du charbon et de l’acier, les couples de chefs d’États franco-allemands qui leur ont succédé n’ont cessé de porter à bout de bras le projet européen; malgré de nombreuses divergences partisanes lors de certains mandats. George Pompidou et Willy Brandt ont dû surmonter les tensions de la guerre froide, quand Valéry Giscard D’Estaing et Helmut Schmidt décidaient d’approfondir la construction de l’institution avec la mise en place du Fonds européen de développement régional en 1975. François Mitterrand et Helmut Kohl signaient pour leur part le traité de Maastricht actant une monnaie unique, quand quelques années plus tard, était surnommé "Merkozy" le duo franco-allemand qui venait de surmonter la crise économique avant de créer le Pacte budgétaire européen.

Un noyau stratégique à deux têtes

"Je le dis aux dirigeants européens: quelles que soient nos difficultés, quels que soient les soubresauts, nous n’avons qu’une responsabilité, celle à laquelle notre jeunesse nous oblige, celle pour les générations qui viennent, (…) sinon nous mériterons leur mépris. J’ai choisi." C’est ainsi qu’Emmanuel Macron concluait un grand discours sur l’Europe à La Sorbonne en septembre 2017. À travers cette prise de position, le président français entendait dicter son leadership dans une institution en manque de charisme. En se posant en bouclier contre les menaces eurosceptiques, Macron semblait également vouloir affirmer son pouvoir et son influence à l’échelle internationale. Il souhaitait dès lors s’appuyer sur la prochaine législature du parlement de 2019 à 2024. Ce qu’y a su motiver certains électeurs à voter pour lui en mai 2017. "Le discours de campagne de monsieur Macron sur l’Europe a réussi à me convaincre de voter utile, tout en portant un projet essentiel pour les générations futures", confie Jean-Louis Murat, cadre à la retraite.

Prise en otage dans une importante crise politique, faute de coalition gouvernementale, sa comparse allemande pourrait aussi, comme Macron, trouver un intérêt personnel à (re)bâtir un dessein européen collectif. En devenant porte-étendard d’un projet fédérateur allant à l’encontre d’un nationalisme grandissant, elle pourrait espérer retrouver un socle électoral plus large, en court-circuitant notamment Martin Schulz, l’un de ses principaux opposants pro-Europe, comme elle a su le faire pendant la campagne présidentielle.

Pour le jeune couple, cela pourrait commencer par la signature commune d’un nouveau traité de l’Élysée le 22 janvier 2018 à l’occasion du 55e anniversaire de ce même traité, comme l’a proposé Macron à sa collègue allemande. Signe d’une naissance d’un nouveau projet européen fédérateur?










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