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Les réalités d'une profession débattues à Conakry

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 26/11/2017 (dernière modification le 26/11/2017)

Alors que la liberté de la presse continue à être malmenée dans le monde, des centaines de journalistes francophones se sont retrouvés à Conakry, capitale de la Guinée, dans le cadre des 46e Assises de la presse francophone. Et force est de constater que les difficultés à exercer leur profession sont au bout du compte, dans des proportions évidemment différentes, souvent les mêmes partout.


edito_261117.mp3 Edito 261117.mp3  (1.56 Mo)

"La liberté de la presse dans le monde ne se porte pas bien", constat évident, néanmoins martelé encore et toujours par Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières. Et ce ne sont pas les journalistes présents à Conakry, dont la majorité viennent de pays africains et dont la stabilité politique n’est pas toujours assurée, qui diront le contraire. Les tentatives de contrôles de l’information par les pouvoirs politique, économique ou religieux sont récurrentes. Et ces difficultés ne se vivent pas seulement ailleurs, en Asie, Afrique ou en Amérique centrale et du sud. Elles s’écrivent à nos portes aussi en lettres de sang.

Répétons-le, s’il y a une profession qui est décriée, c’est bien celle de journaliste. Expliquant ainsi pourquoi elle fait partie de celles qui se remettent le plus souvent en question. Exercice périlleux et douloureux, mais indispensable dans un monde en continuelle évolution et confronté à des situations toujours nouvelles.

Ce constat fait, ces rencontres sont toujours intéressantes, car ce que l’on croit être des évidences doit être régulièrement rappelé.

Un journaliste est un citoyen qui n’est pas au-dessus des lois. C’est un fait. En cas de délit, il peut être poursuivi comme n’importe quel quidam. Encore faut-il évidemment que la notion de délit soit bien précisée. Les lois existent, mais encore faut-il qu’elles soient appliquées et respectées. Et nul n’ignore que la relation entre politiques et journalistes reste toujours complexe et houleuse, alors que les uns et les autres ne peuvent faire l’un sans l’autre. Des relations qui peuvent encore trop souvent aller jusqu’aux violences, de la privation de liberté jusqu’au meurtre. Relations déséquilibrées aussi, car jusqu’à nouvel ordre, un journaliste n’a jamais jeté un politique en prison ni n’en a évidemment tué. Il a parfois, il est vrai, brisé des carrières, révélé des secrets qui n’auraient jamais dû l’être, ce qui a pu conduire au suicide celui qui a été découvert.

Et face aux éventuelles dérives des journalistes, seules la formation et la concertation entre pairs permettront à ces derniers de maintenir une ligne professionnelle éthique. Seul le respect du code de déontologie implicite de la profession mais rappelé régulièrement, permettra aux journalistes d’avancer dans le labyrinthe de l’information. Constitué de la course effrénée au scoop, du plagiat à coups de copiés-collés trop fréquents, de la propagande, du nationalisme et/ou de l’ethnicisation des journalistes, sans parler du mélange des genres entre journalisme et communication et sans oublier la précarité financière, porte ouverte à tous les compromis.

La précarité financière non seulement des journalistes mais aussi des médias. Invitée à ces Assises de la presse francophone, Julia Cagé, spécialiste de l’économie des médias, estime que "la faiblesse du marché publicitaire est une chance pour les journalistes de la presse francophone". Message difficilement audible auprès de la majorité africaine des patrons de presse qui se battent au quotidien face à une réalité financière cruelle et qui ne reçoivent pas toujours de subventions publiques. D’ailleurs, certaines autorités africaines sont hostiles à ces aides pour les médias privés, elles leur reprochent d’être créés dans le seul but d’obtenir des fonds de la part de l’État. Le chantier là aussi est important, entre financement et mutualisation.


Les actus vidéos du 20 au 26 novembre 2017









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