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Monte-Carlo, en attendant Roland-Garros


Par Rédigé le 27/04/2019 (dernière modification le 26/04/2019)

Le tournoi de tennis de Monte-Carlo s’est tenu du 13 au 21 avril 2019. Un évènement que nous avons vécu de l’intérieur, lors de la journée du lundi 15 avril dernier. Immersion dans l’ambiance d’un tournoi pas comme les autres, sur les courts comme en dehors.


Monte-Carlo counrty club. Court central (Rainier III). Photo (c) Serge Gloumeaud
Monte-Carlo counrty club. Court central (Rainier III). Photo (c) Serge Gloumeaud
Monaco se mérite. D’abord, affronter les bouchons. Puis tournoyer dans d’interminables tunnels. Enfin, multiplier les tours de la ville pour trouver une place. Inutile de chercher aux abords du tennis country club, tout est complet. Il faut revenir vers le centre et marcher une bonne demi-heure pour atteindre son but… et quitter la Principauté. En effet, les installations se situent à Roquebrune-Cap-Martin, commune limitrophe. Le cadre est loin d’être désagréable. À droite, le bleu de la Méditerranée. Sur la gauche, les magasins… de voitures de luxe. Dans les vitrines, les Ferrari côtoient les Bentley et les Roll Royce.

De hautes tribunes sont en vue. Nous atteignons enfin l’entrée du "Rolex Monte-Carlo Masters". Un tournoi historique puisqu’il fut créé en… 1897! Il ouvre la saison des tournois sur terre battue avec, en point d’orgue, celui de Roland Garros. La traditionnelle fouille passée, nous nous retrouvons au pied d’immenses échafaudages. Montés spécialement pour l’occasion, ils disparaîtront dès la fin des épreuves. De part et d’autre, des chalets qui rappellent les villages de Noël. Sauf que nous sommes en avril et que le thermomètre flirte avec les 30 degrés. Et que les produits vendus sont à la gloire du tournoi monégasque et de marques de vêtements de sport.

Difficile de se repérer dans ce dédale d’allées, de tribunes et de courts de tennis. Une vingtaine de terrains au total, dont cinq utilisés pour la compétition. Un coup d’œil sur le plan pour situer l’entrée K du court Rainier III. Nous voilà à l’ombre, sous l’impressionnant enchevêtrement de structures tubulaires. Une prière pour que la commission de sécurité ait bien fait son travail… Au pied d’un escalier, une chaîne et une hôtesse nous bloquent le passage. "Vous devez patienter jusqu’au changement de côté des joueurs pour pouvoir prendre votre place" explique-t-elle. Il faut donc attendre la fin d’un jeu impair ou d’un set. La durée dépend du rythme du match. Et celui-ci est manifestement lent… La pause intervient enfin, libérant les spectateurs qui filent vers leur siège, pendant que d’autres quittent le leur. Il faut se presser. Pas plus d’une minute et trente secondes pour ce drôle de chassé-croisé.

À la recherche de Djokovic

Cachoteries entre Novak Djokovic et son frère Marko. Photo (c) Serge Gloumeaud
Cachoteries entre Novak Djokovic et son frère Marko. Photo (c) Serge Gloumeaud
Nous sommes en place. À nos côtés, une tribu d’Italiens. La frontière n’est pas bien loin et de nombreux joueurs transalpins entrent en compétition aujourd’hui. En attendant, nous assistons à un match entre un Canadien, Denis Shapovalov, et un Allemand, Jan-Lennard Struff. L’affiche ne fait pas rêver et le style de jeu déçoit: renvoyer de longues balles en attendant la faute de l’adversaire. Guère transcendant. Mais c’est le charme du tennis: vous réservez votre place à l’avance mais vous ne connaissez le programme que le jour même. Une petite loterie, en somme. Aujourd’hui, point de Nadal ou de Tsonga. Mais Djokovic est annoncé sur le terrain numéro 2. Il doit y jouer en double avec son frère. Nous attendons une pause puis dévalons les marches pour quitter l’ennui et rejoindre la star. Problème: les tribunes du court numéro 2 sont exiguëes et déjà complètes... Nous nous faufilons entre deux grillages et parvenons à apercevoir le fond de l’aire de jeu. De temps en temps, Djokovic et son frère apparaissent furtivement. C’est déjà ça.

Direction le court voisin où le Belge Goffin doit rencontrer l’Argentin Andreozzi. Nous tendons notre billet. Mauvaise nouvelle: notre sésame ne nous permet pas l’accès à ce terrain… Le stadier, un retraité loquace à l’accent local, nous suggère de poursuivre notre chemin pour aller voir Djokovic. Nous lui expliquons la situation. "Je ne sais pas pourquoi ils ne l’ont pas mis sur le court principal! C’est sûr qu’il attire du monde!" s’emporte-t-il. "Djokovic, je l’ai déjà rencontré. Il vient souvent ici, vu qu’il habite dans le coin. J’ai même une photo où je pose avec lui. Par contre, j’irai pas manger chez lui!" La remarque nous intrigue. "Il ne mange que des légumes. Il est végan. Un jour, il a voulu me faire manger des chips que sa femme fabrique. C’était horrible!"

En montant des escaliers pour accéder à d’autres terrains plus en retrait, nous passons devant les installations de la chaîne Eurosport. L’occasion de voir Wilfried Tsonga en pleine interview, à défaut de pouvoir le contempler en plein effort puisqu’il ne débutera que le lendemain. "C’est dommage, je n’ai pas de Kinder Bueno sur moi" regrette malicieusement une jeune groupie.

Bienvenue dans l’univers des mal-classés. Malek Jaziri, Mikhail Kukushkin, Martin Klizan… Des joueurs méconnus qui n’ont droit qu’à des courts équipés de minuscules gradins, voire sans tribune du tout. Certains terrains sont aussi occupés par des tennismen qui s’entraînent en vue des prochaines échéances. Devant nous, un attroupement. Serait-ce dû à la présence de Rafael Nadal? Mauvaise pioche. Il s’agit "simplement" de l’Espagnol Fernando Verdasco qui se déplace en famille, femme et enfants compris.

Fabio Fognini, la surprise

Le tournoi de Monte-Carlo, hors court. Photo (c) Serge Gloumeaud
Le tournoi de Monte-Carlo, hors court. Photo (c) Serge Gloumeaud
Il règne une ambiance festive dans les allées du tournoi de Monte-Carlo. Il ne manquerait plus que l’odeur du barbecue pour se croire dans un festin populaire. Mais à l’heure du repas, point de saucisse ou de merguez pour les visiteurs qui peuvent néanmoins avoir accès à un large choix: restaurants, sandwicheries, paninis, crêperies… Les fins gastronomes pourront même s’installer au stand du Café de Paris pour y déguster quelques huîtres accompagnées d’une coupe de champagne… Au soleil, avec vue plongeante sur la Méditerranée, peu d’évènements sportifs dans le monde offrent un tel cadre à leurs visiteurs. Pour un peu, on oublierait qu’une compétition de tennis se déroule autour de nous. Malgré des gradins bien garnis, aucune clameur ne se fait entendre. Une situation qui devrait évoluer avec l’entrée en jeu de l’Italien Fabio Fognini. Il est temps de reprendre nos places dans les tribunes du court central.

"Dai Fabio!" L’Italien assis à mes côtés n’est pas avare d’encouragements à l’attention de son favori. Le joueur en a bien besoin. Face au Russe Andrey Rublev, il est à la peine et vient de perdre le premier set. Il semble même gêné dans ses mouvements. À tel point qu’un médecin vient auprès de lui pour s’enquérir de son état. Finalement, Fabio Fognini reprend la partie mais on ne donne pas cher de sa peau. Ses supporteurs réagissent. Entre chaque jeu, des cris et des applaudissements descendent des tribunes. Le tournoi de Monte-Carlo montre enfin des signes de vie. Une ambiance revigorante pour le transalpin, lui qui vient ici en voisin puisqu’il est originaire d’Arma di Taggia, ville ligurienne située à quelques dizaines de kilomètres de là. Sur la terre battue, les échanges s’intensifient. Les joueurs se rendent coup pour coup. À la surprise générale, le Russe décline et cède finalement les deux sets suivants à son adversaire qui se qualifie pour le tour suivant.

Le visage rougit par le soleil omniprésent, nous quittons les installations du Tennis club de Monte-Carlo. Satisfaits d’avoir pu voir à l’œuvre Fabio Fognini. L’Italien remportera finalement l’épreuve, après avoir réalisé l’exploit d’éliminer le favori, Rafael Nadal. Une surprise qui fait désormais de lui un outsider pour le tournoi de Roland-Garros qui débutera le 26 mai prochain.

tennis_monte_carlo.mp3 Tennis_Monte_Carlo.mp3  (715.54 Ko)










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