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De toute façon, je sais ce qu’il (elle) va dire !


Par Michel Poulaert Rédigé le 08/12/2008 (dernière modification le 11/12/2008)

Des paroles et des pensées qui vous paraissent anodines peuvent blesser bien plus fort que vous ne l'imaginez ! La communication, sans juger ou interpréter est un art. Combien n'est-il pas important de maîtriser cet art de vivre. Elle épargne les malentendus et les colères inutiles.


« Mieux vaut comprendre peu que comprendre mal . » Anatole France

De toute façon, je sais ce qu’il (elle) va dire !
Quelle belle entrée en matière ! Puissante cette citation ! Ces paroles sentent bon le vécu !

Vous est-il déjà arrivé de rentrer dans un restaurant, vous asseoir, passer votre commande et constater que le couple qui est entré bien après vous… est servi avant vous ! Vous n’avez de cesse de vous demander ce qu’ils peuvent bien faire « ces incapables » !

D’où leur vient cette maladresse et l’inorganisation de vous oublier ! Vous les observez manger, et vous attendez, attendez… A chaque fois que vous voyez le garçon, vous l’interpellez pour attirer l’attention sur l’endroit vide en face de vous et il vous répond en courant : « ça vient monsieur, ça vient »… Vous vous impatientez de plus en plus, vous avez interpellé le serveur à chacun de ses passages où il vous a répondu à chaque fois : « votre plat arrive, monsieur ».

Jusqu’à ce que vous constatez que le temps à continué sa course, et que ce couple vient de finir de manger ! Quel culot ! Vous envisagez de faire appel au patron, vous voulez exprimer votre frustration, votre colère, votre faim aussi accessoirement… Vous ne le tolérerez pas plus longtemps ! Le serveur file devant vous, vous montez le ton (parce que vous ne vous fâchez jamais) : « et ma commande ! ». « Elle arrive, monsieur » rétorque-t-il tout paniqué.

C’est alors que vous vient l’idée de génie de lui poser une autre question : « Mais pourquoi est-ce si long ? ». Le serveur marque un temps d’arrêt et vous explique : « ces personnes ont commandé le menu rapide. Le vôtre dépend du chef et il est débordé en ce moment parce que nous avons aussi une réception dans la salle d’à côté. Je suis désolé de vous avoir fait patienter si longtemps. »

Subitement, votre colère fait place à la compréhension. Cette réponse donne une toute autre dimension à ce que vous avez ressenti. Vous avez peut-être même un peu honte d’avoir jugé hâtivement tout le personnel de l’établissement.

Dans cette histoire, la tentative de communiquer s’est soldée par un échec parce qu’il n’y avait pas de place pour la compréhension de la situation. Vous vous êtes limité à observer de votre table une situation dont vous ne connaissiez pas tous les tenants et aboutissants. En plus, c’est vous qui aviez commandé un menu plus élaboré…

Dans des moments de conflits, la communication devient un mirage. Nous cherchons souvent à nous faire comprendre, à culpabiliser l’autre ou à l’intimider. Le conflit ne peut alors que s’amplifier jusqu’à atteindre un niveau inégalé la fois précédente…

La force de la communication puise son dynamisme dans le partage et le désir de comprendre. C’est un dialogue, c’est interactif.

En soit, la communication ne résout rien, c’est le désir de comprendre l’autre qui enrichit les relations alors qu’à l’inverse, l’incompréhension est la « gangrène » de la relation : cela fini souvent par une rupture…
Entretenir une communication bilatérale demande beaucoup d’énergie. Ce qui nourrit la communication, c’est le désir sincère de d’abord vouloir comprendre l’autre avant de se mettre sur la « défensive ».

Il m’est arrivé de rencontrer des couples qui ne savaient communiquer qu’en criant, en s’insultant, culpabilisant l’autre et surtout en lui disant « il (elle) ne m’écoute jamais ! » ou « de toute façon, je sais ce qu’il (elle) pense ! ». L’homme et la femme vivent leurs émotions de façon très différentes dans leurs perceptions et sensibilités. L’homme et la femme ont besoin d’un décodeur pour se comprendre semble-t-il. Ce décodeur est pourtant bien simple c’est l’écoute pour comprendre avant de forcer « l’autre à me comprendre ».

Il arrive qu’on confonde comprendre avec « être d’accord ». On peut comprendre quelqu’un sans pour autant être d’accord avec ce qu’il exprime. Pour ce dernier, le comprendre est synonyme de consentement. Comprendre ne veut pas dire « accepter ». En revanche « respecter » est de rigueur. Le respect du ressenti de l’autre est un élément majeur dans la compréhension. C’est faire preuve de tolérance, d’empathie, de respect, d’amour. Au fond, il existe plusieurs perceptions des choses, la vôtre n’est pas la seule. Parti de cet état de fait, cela motive la compréhension.

D’autres fois des couples sont convaincu de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour « sauver » leur relation. Et chacun de son côté est convaincu de faire sa part. Et c’est justement là où le bas blesse… le couple travaille chacun « de son côté » sans avoir pris le temps d’aligner leur vision sur le problème et la résolution.

Chacun, individuellement, travaille à « sa » solution que l’autre… ne comprends pas. Une spirale infernale s’amplifie, accompagnée de frustrations, d’incompréhension, de rejet, d’isolement émotionnel, de solitude dans le couple. Rien de pire que de se sentir seul(e) dans un couple ! Et vous savez quoi ? Le pire, c’est qu’ils ont souvent tous les deux raison ! Personne ne doute qu’ils mettent toute leur énergie à sauver leur couple, tous deux parlent peut-être de la même chose sans s’en rendre compte. Je compare cela souvent à une voiture en panne. On la pousse pour la faire redémarrer, seulement voilà, l’un pousse derrière alors que l’autre pousse devant. La voiture reste immobile, les efforts sont là, tous deux sont épuisés et se reprochent de ne rien faire alors qu’à leur yeux… ils font quelque chose !!!

C’est alors qu’il est important de « synchroniser » le couple de « recentrer » leur vision, leur perception avec respect et volonté sincère de d’abord comprendre le conjoint. Il faut prendre le temps de réaliser qu’il faut pousser la voiture tous les deux dans la même direction. Même si c’est à l’envers, eh bien tant pis, poussez-la à l’envers ! Vous remarquerez bien tôt ou tard qu’il faut, ensemble, changer de position. Vous risquez même d’en rire ! L’énergie utilisée sera la même, mais vous l’aurez dépensée ensemble, dans la même direction, parce que vous avez pris le temps de vous comprendre mutuellement. Vous n’avez pas gaspillé l’énergie à vous disputer, à vous faire des reproches. La plupart des tension, dans un couple ou dans une autre relation même commerciale ou professionnelle, proviennent des malentendus. Il y a cette fâcheuse tendance de vouloir toujours se défendre par peur de se faire agresser alors qu’il n’en est rien. La société a démocratisé la susceptibilité en entretenant des sentiments constants d’obligation de performance et de comparaisons. Nous en reparlerons une autre fois.

Que pouvons-nous faire alors pour améliorer la compréhension ?

► Pour mieux comprendre les autres, il est indispensable de se comprendre mieux soi-même.

► Souvenons-nous et acceptons que l’homme et la femme perçoivent les choses différemment.

► Réalisez que votre « sagesse » peut vous faire défaut et que les apparences peuvent être trompeuses. Ce que vous interprétez peut signifier autre chose chez l’autre ! Ne projetez pas vos propres (ré)actions sur les autres ! Un plissement des lèvres de quelqu’un peut signifier autre chose que si vous l’aviez fait vous-même. C’est l’expression de son émotion et non le reflet de la vôtre. Acceptez cela, cela vous simplifiera la vie !

►Ayez conscience que ce qui peut vous paraître simple ne l’est pas systématiquement pour les autres. Soyez patient.

►Faites attention aux mots. Leur puissance diffère chez chaque individu. Ce qui peut vous paraître anodin peut blesser quelqu’un d’autre qui ressentira ce mot différemment que vous.

►Admettez que ce qui est bon pour vous ou une bonne idée pour vous ne l’es pas obligatoirement pour un(e) autre.

►Tenez compte que nous parlons tous différemment. Même si la langue est la même, les mots sont perçus de façon unique. Le mot « chien » n’aboie pas (à méditer).

Pour conclure, l’amour ne peut s’alimenter que par le partage dans tous les sens du mot. Et ce partage commence par le désir de vouloir comprendre l’autre et de faire preuve de tolérance.









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