Podcast Journal, l'information internationale diffusée en podcast
Podcast Journal
Média d'information international diffusé en podcast 🎙️
Facebook
Twitter
Instagram
Newsletter
 

Pourquoi la solitude est si mal comprise dans notre société?


Par Rédigé le 26/03/2019 (dernière modification le 25/03/2019)

Solitude et isolement sont souvent confondus, malgré leur réelle différenciation. Le dictionnaire lui-même ne présente pas une définition nuancée entre les deux termes. Cependant, la solitude peut être choisie, alors que l’isolement est moins fréquent.


La solitude, un problème invisible?

Illustration " jeune femme rêvant " par (c) JooJoo41
Illustration " jeune femme rêvant " par (c) JooJoo41
Dans une société "ultra-connectée", le fait d’être seul peut sembler étrange. Pourtant, la solitude regroupe bien plus de personnes qu’on se l’imagine. Qu’il s’agisse d’une solitude souhaitée ou imposée, elle est souvent confondue à un sentiment de souffrance refoulée. La définition même de la solitude désigne l’idée de n’être engagé dans aucun rapport social. Se sentir seul est à la base un fait et non une émotion, puisque cela renvoie à la solitude physique et non émotionnelle.

Derrière un fait, se cache une impression: celle de se sentir triste ou en marge de la société. Dans certains cas plus profond, l’impression de solitude peut être accablante même en étant entourée de ses proches ou de ses collègues. La sensation d’être en manque de quelque chose devient alors permanente. La solitude est donc un terme générique qui englobe faits et sentiments, renvoyant toujours à une interaction sociale inexistante.

voix_021.m4a solitude.m4a  (4.83 Mo)


La solitude et ses causes

De nombreux événements peuvent provoquer la solitude. Que ce soit un accablement passager, une remise en question sur soi-même ou avec les autres, une maladie, une rupture, le décès d’un être cher, mais aussi un déménagement ou un changement de travail. Le cerveau a tendance à concilier la solitude avec certaines situations. Et une fois que l’idée est ancrée, il est difficile de l’en détacher. Malgré tout cela, la solitude n’est pas une fatalité. Si elle est subie, il est possible d’en sortir progressivement par l'intermédiaire d’activités culturelles.

Mélanie, une jeune femme de 22 ans a accepté de nous témoigner son expérience avec la solitude. "Quand j'étais au lycée, je me suis soudainement renfermée sur moi-même, je ne pouvais pas l'expliquer c'était plus fort que moi. Je n'avais pas de problèmes dans ma vie, j'étais simplement dans une mauvaise passe, dirais-je... J'étais incomprise mais il faut dire que je ne comprenais pas moi-même mon état. Je ne sortais pas beaucoup, je rentrais très tôt à la maison ce qui énervait certains de mes amis".

Et quel était votre rapport avec les réseaux sociaux? "J'étais et je suis toujours inscrite sur Facebook, mais je ne publie pas de photos de manière régulière; en ce qui concerne les autres réseaux sociaux j'ai mis du temps avant de créer un compte Snapchat, je me suis toujours sentie en retrait par rapport à cela car je ne partageais rien avec mes amis".

La solitude est essentielle à la création

Jeune femme utilisant sa solitude créative (C) Jinali Parikh
Jeune femme utilisant sa solitude créative (C) Jinali Parikh
Plusieurs artistes le confirmeront, la solitude est primordiale dans le travail. En effet, le cerveau ne peut se concentrer s'il se trouve dans un environnement bruyant.
Pablo Picasso lui-même disait: "Rien ne peut être fait sans la solitude", ce qui veut dire que la solitude est une forme de compagne précieuse qui nous pousse vers la clarté de notre esprit, il est donc important d’être seul dans certains cas afin de pousser nos limites. Françoise Dolto, une célèbre pédiatre a écrit ces mots dans son essai "Solitude": "La solitude m’a toujours accompagnée, de près ou de loin, comme elle accompagne tous ceux qui, seuls, tentent de voir et d’entendre, là où d’aucuns ne font que regarder et écouter. Amie inestimable, ennemie mortelle - solitude qui ressource, solitude qui détruit, elle nous pousse à atteindre et à dépasser nos limites". Sur ces paroles fondées, l'auteur explique que la solitude n’est pas forcément une ennemie qui nous emprisonne, bien au contraire elle peut nous apporter beaucoup de bien.

La solitude et l’isolement sont donc bien différents, la solitude choisie et chérie ne peut être un symptôme de la dépression contrairement à l’isolement qui consiste à rejeter autrui et la vie en société. Imane, étudiante de 23 ans, affirme que la solitude n'est pas du tout contraignante: "En ce qui me concerne, j'ai toujours aimé la solitude; j'aime passer du temps seule chez moi à lire, à écrire, à regarder un film ou encore à écouter de la musique. À mon avis, la solitude est essentielle pour chacun d'entre nous, même si nous n'avons pas une âme d'artiste, nous avons besoin d'être seul par moment. Il y a une grande différence entre désirer la solitude et la subir. Évidemment, la subir doit être un supplice".








ÉDITORIAL | POLITIQUE ET SOCIÉTÉ | ÉCONOMIE | NATURE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE | ART ET CULTURE | ÉDUCATION | SCIENCE ET HIGH-TECH | SANTÉ ET MÉDECINE | GASTRONOMIE | VIE QUOTIDIENNE | CÉLÉBRITÉS, MODE ET LIFESTYLE | SPORT | AUTO, MOTO, BATEAU, AVION | JEUNES | INSOLITE ET FAITS DIVERS | VOYAGES ET TOURISME | HUMOUR