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No-deal, scénario catastrophe pour l’économie britannique


Par Rédigé le 16/01/2019 (dernière modification le 15/01/2019)

A deux mois de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévue le 29 mars 2019, tout est encore possible. Il n’est pas certain que les députés valident l’accord négocié par la Première ministre britannique Theresa May. Et pour autant, ceux-ci refusent le no deal comme seule alternative. La Chambre des Communes vient d’adopter un amendement obligeant l’exécutif à présenter un plan B sous trois jours, en cas de rejet de l’accord. Mais l’agenda est serré et le risque d’un no deal se profile.


Arrivée en ferry au port de Douvres. Photo (c) Marie Colombier
Arrivée en ferry au port de Douvres. Photo (c) Marie Colombier
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Cette incertitude pèse sur l’économie britannique. Aujourd’hui, il n’y a ni contrôle douanier ni taxe sur les marchandises venant d’Europe continentale. Il est aussi facile d’acheter chez un fournisseur belge que britannique. Les usines britanniques n’ont pas de stocks au-delà de trois jours, elles n’en n’ont pas besoin.

En situation de no-deal, les barrières douanières seront rétablies du jour au lendemain avec des échanges régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Or les infrastructures nécessaires à ces contrôles n’existent pas encore et prendront des années à être construites. Par exemple, les ports n’ont pas de chambres réfrigérées pour stocker les aliments le temps des contrôles. Ceci va générer des pertes sèches et des délais aux frontières. Selon une étude de University College London, le flux est tel (dix mille camions par jour à Douvres) qu’il suffirait de soixante-dix secondes de contrôle supplémentaires sur chaque camion pour que le temps d’attente s’élève à six jours pour passer le Pas-de-Calais.

De même, en cas de no-deal, de nombreux produits britanniques ne pourront plus être vendus dans l’Union européenne car ils auront perdu leur accréditation pour cette zone, comme par exemple les produits pharmaceutiques. Une nouvelle accréditation devra être demandée créant des pertes de chiffres d’affaire pour les entreprises. Même situation pour les compagnies aériennes britanniques qui ne pourront plus desservir les lignes intra-européennes car ne faisant plus partie du "Ciel Unique Européen".

Aujourd’hui, force est de constater que ni les ministres ni les entreprises ne sont préparés pour une situation de no-deal. Le ministre britannique des Entreprises, Greg Clark, s’est confié à la BBC en mentionnant qu’une sortie sans accord serait désastreuse pour l’économie britannique. La Confédération des industries britanniques s’inquiète également des conséquences économiques d’un départ sans accord. De nombreuses entreprises ne pourront pas faire face aux coûts supplémentaires.

Mais c’est l’incertitude sur un départ négocié ou non qui devient insoutenable pour les entreprises. Comme l’évoque M. Enders, Président exécutif d’Airbus, "Nous avons un plan de contingence en place qui nous coûte déjà très cher. (…) Le Royaume-Uni ne tirera aucun intérêt à partir sans accord". Airbus a déjà stocké du matériel pour pallier les retards prévisibles dus aux renforcements des contrôles douaniers. Les incertitudes du Brexit ont également conduit le constructeur britannique d’automobiles Jaguar Land Rover a annoncer la suppression de 4.500 emplois.










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