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Sakurajima : des cendres pour s'élever


Par Florent Guerout Rédigé le 29/11/2019 (dernière modification le 13/11/2019)

Considéré comme un des volcans les plus actifs du Japon, le Sakurajima menace quotidiennement 600.000 personnes. La cohabitation entre ce volcan et la population de Kagoshima se fait pourtant sereinement. Quelle est la clé de cette entente entre l’homme et la nature ?


Eruption du Sakurajima ©Florent Guérout
Eruption du Sakurajima ©Florent Guérout
Un panache de fumée noire jaillit du cratère nord du volcan au large de Kagoshima. Les cendres montent rapidement dans le ciel, formant un épais bouquet de fumée noire. Puis rapidement arrive l’onde de choc accompagnée d’un bruit sourd et puissant: des passants sursautent, d’autres baissent la tête comme on s’inclinerait devant une divinité. Le Sakurajima crache ses tripes et montre sa puissance. Petites fourmis, nous ne pouvons que contempler le spectacle et espérer que sa colère s’apaise.

Mais ce n’était qu’une petite explosion, un pétard mouillé au milieu de la baie de Kagoshima. Rien à voir avec l’éruption qui lui donna naissance et qui redessina la région il y a 22.000 ans. Les études dénombrent 17 grosses explosions depuis sa création, la plus importante s’étant produite il y a 13.000 ans. A chaque fois le Sakurajima redistribue les cartes et modifie brutalement le paysage.

Le 11 janvier 1914, 417 secousses telluriques sont enregistrées par les autorités qui ordonnent l’évacuation de la population. Le volcan explose et ses cendres montent jusqu’à 8 km de haut pour retomber 4000 km plus loin dans le Kamchatka. Des coulées de lave dévalent les pentes et comblent un bras de mer de 400 mètres de long et 72 mètres de profondeur. 35 personnes trouveront la mort.

Le Sakurajima, qui était jusqu’alors une île, sera désormais relié à la terre pour former encore aujourd’hui une presqu’île de 80 km2. Son activité constante depuis 1955 (100 à 200 explosions par an) et son regain d’activité dans les années 2000 laissent penser que ce colosse fera bientôt une nouvelle tâche sur les cartes géographiques. Nous n’y pouvons rien, en attendant essayons d'apprécier sa beauté et apprenons à vivre avec les cendres.
nouvel_enregistrement_6_3.m4a Sakurajima.m4a  (133.31 Ko)


Vivre sur une bombe

Des écolières protégées par des casques ©Florent Guérout
Des écolières protégées par des casques ©Florent Guérout
Le risque humain est extrêmement élevé à cause de son activité éruptive et explosive. En d’autres termes, ce volcan qui est le plus gros du Japon pour son énergie volcanique, est une bombe qui ne demande qu’à exploser.
Le danger de nuées ardentes et de tsunami est constant pour les 4000 personnes qui vivent sur ce volcan et les 600.000 habitants de Kagoshima qui se trouvent à seulement 4 km.
Les autorités ont imposé des consignes de sécurité très strictes. Les écoliers doivent par exemple porter un casque sur le chemin de l'école pour se protéger des chutes de pierre volcanique qui sont assez fréquentes.

Un des abris présent sur les pentes du volcan ©Florent Guérout
Un des abris présent sur les pentes du volcan ©Florent Guérout
En plus d'être surveillé par une cellule spécialisée de l'agence météorologique du Japon, la presqu’île possède 33 abris en béton armé et une vingtaine de bâtiment d'évacuation.
Les habitants doivent pouvoir quitter l'île en 4 heures maximum grâce à 8 ferries toujours disponibles. Des exercices sont d'ailleurs effectués chaque 11 janvier, date anniversaire de l'explosion de 1914.

La cohabitation

Un habitant observe tranquillement la fumée du volcan ©Florent Guérout
Un habitant observe tranquillement la fumée du volcan ©Florent Guérout
L'histoire de Kagoshima est liée à celle du volcan. Il fait parti du décor et la population a appris à vivre avec lui depuis longtemps. C'est un endroit unique où un volcan actif et une grande ville cohabitent.
Le Sakurajima y est considéré comme une menace mais aussi comme une bénédiction. Tout d'abord sur le plan touristique : les sources chaudes permettent le développement du thermalisme. On peut ainsi voir des ferries remplis de visiteurs venant profiter des bienfaits des onsens.
Le sol très fertile permet également de cultiver de nombreux produits, parmi eux la mandarine du Sakurajima ou encore d'énormes radis venus de Chine appelés Daikon.
Les cendres récoltées par les habitants dans des petits sacs jaunes (kokuhaibukuro) permettent aussi de produire des poteries, des cosmétiques ou de la verrerie.
 









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