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Les journalistes guinéens survivent grâce aux dons


Par Rédigé le 09/12/2018 (dernière modification le 08/12/2018)

Stagiaires non primés, contractuels et titulaires moins rémunérés, les journalistes guinéens vivent de primes perçues sur des événements et de dons de leurs relations, en l'occurrence des politiques.


Sidi Diallo, S/G du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée. Photo (c) Boubacar Barry
Sidi Diallo, S/G du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée. Photo (c) Boubacar Barry
rec001_4.mp3 Journalistes guinéens.mp3  (797.58 Ko)

Les journalistes vivent mal. D’aucuns abandonnent. Ceux qui restent, sont obligés de tisser des relations un peu partout, pour survivre. Élargir son cercle d’amis journalistes, permet d’être informé sur les événements où l’on donne une prime (de transport), appelée "gombo". "Chaque matin, avant le conseil de rédaction, on échange des SMS entre amis. Le rédacteur en chef me laisse aller où je veux. Au retour, je partage la prime avec lui", témoigne Aissatou. Partout où la prime est un peu élevée, c’est le rédacteur en chef qui se présente, et non le reporter.

Tisser des relations, c’est aussi être ami avec des personnalités. La manœuvre consiste à initier un sujet sur la personne ou son travail, prendre rendez-vous avec elle, l’impressionner pendant l’entretien, lui demander sa carte de visite, l’envoyer après le lien de l’élément traité en sa faveur pour le pousser à donner de l’argent. Aissatou gagnait sur place et après l’entretien "1.000.000 GNF, dès fois 500 dollars".

Il existe ainsi en Guinée, plus de journalistes "gombomatiques" (qui vivent de primes et de dons) que de journalistes professionnels.


La condition "misérable" des journalistes

En Guinée, le SMIG ou salaire de base est de 440.000 GNF, soit 40 €. La plupart des journalistes ne le touchent pas. Les stages ne sont pas primés. Et "certains sont des stagiaires à vie". La prime des contractuels ne dépasse pas 300.000 GNF. Le salaire des titulaires, les moins nombreux, est généralement compris entre 500.000 et 800.000 GNF. Rares sont ceux dont le salaire dépasse 100 €. Pire, le salaire peut tarder jusqu’à cinq mois.

Les journalistes n’ont pas d’assurance maladie. Ils vivent et meurent "dans des conditions déplorables", regrette Sidi Diallo, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée (SPPPG).

Sur le terrain, les reporters souffrent énormément. Pour aller en reportage, Ils reçoivent de leur chef le transport, de la station du média au lieu de reportage. En Guinée, le prix total d'un trajet se calcul par le nombre de tronçons parcourus ou à parcourir. Un tronçon, c'est de quartier à quartier, le plus souvent. Il se facture à 1500 GNF. La circulation à Conakry est caractérisée par des flux énormes de personnes de la haute banlieue vers le centre-ville le matin et les reflux des mêmes personnes du centre-ville vers la haute banlieue le soir. Et les soirs ou pendant les manifestations, les transporteurs surfacturent les passagers. Les reporters, n’ayant pas plus que le transport normal par trajet sont obligés de marcher sur certains tronçons.

Le SPPPG revendique un contrat de travail et l’immatriculation des journalistes, le respect du SMIG, le droit au congé, l’allocation de primes de responsabilité et d’ancienneté, la formation continue pour le renforcement des capacités, la catégorisation des journalistes, etc.










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