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Lequel d’entre nous n’a pas quelque joug à secouer?


Par Rédigé le 28/03/2021 (dernière modification le 28/03/2021)

Une nouvelle fois, l’actualité nous offre de beaux exemples d’un choc entre l’ancien et le nouveau monde. Deux événements qui viennent de se dérouler le démontrent encore et prouvent s’il était nécessaire que nous sommes face à un monde en marche.


Lequel d’entre nous n’a pas quelque joug à secouer?
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Il y a peu, au fil d’une conversation, une amie me rappelait que l’adjectif conjugal, «qui se rapporte au mariage», venait du mot joug. Faut-il rappeler que le joug est un outil agricole qui permet de lier deux animaux dans le but d'obtenir un meilleur rendement que si on les faisait travailler séparément.
 

Faut-il commenter plus encore? Image ambiguë où l’image du vivre ensemble, de travailler ensemble dans un but commun est un symbole positif mais où le joug reste un instrument négatif car pesant lourd sur les épaules et trop souvent encore associé aux devoirs, quels qu’ils soient de l’épouse. D’où le fait que l’image du mariage, guère brillante aujourd’hui, n’en ressort pas grandie à travers cette métaphore.
 

Pourquoi ce petit rappel étymologique? Tout simplement parce que l’actualité nous rappelle qu’en France, à Versailles plus exactement, une femme en instance de divorce a été condamnée pour ne pas avoir rempli son devoir conjugal. Si, si vous avez bien lu, aujourd’hui, en 2021 ou plutôt en 2019 puisque l’affaire remonte à cette date. Certains juges ne lâchent rien! Le divorce de cette femme a été prononcé à ses torts exclusifs pour avoir refusé des rapports sexuels à son mari. Citons la condamnation: "violation grave et renouvelée des devoirs et obligations du mariage rendant intolérable le maintien de la vie commune". Mieux encore, la décision a en son temps été validée par la Cour de cassation. Heureusement, la condamnée  peut encore  contester cette décision devant la Cour européenne des droits de l’homme… et des femmes espérons-le. Cette fois-ci, c’est la justice française qui risque d’être condamnée pour continuer d’imposer ce que l’on appelle désuètement le devoir conjugal, pour "ingérence dans la vie privée" et "atteinte à l’intégrité physique".

En effet, il y a là, un imbroglio à résoudre. D’un côté, on peut condamner un homme… ou une femme pour viol dans le cadre de la vie conjugale et d’un autre côté, on peut condamner une femme… ou un homme pour ne pas avoir de relations sexuelles avec l’autre. Décidément, la justice comme n’importe quelle autre activité professionnelle ne tient qu’à celui qui l’applique. Et pourquoi ne pas rappeler tout simplement la loi et s’y maintenir. Cette obligation de relations sexuelles entre époux ne figure pas dans la loi. La jurisprudence a juste réussi à l’imposer depuis longtemps comme l’idée du crime passionnel d’ailleurs…

 

Mais tout espoir n’est pas perdu, car au Portugal - c’est une première au sein de l’Union - un homme vient d’être condamné à verser à son ex-épouse, une somme de 60.000€ "pour ne pas avoir fait le ménage" pendant 30 ans de vie commune. Certes, au départ, la plaignante réclamait 240.000 euros, un montant correspondant certainement bien mieux à la réalité. Mais, puisque plus haut, nous parlions de jurisprudence, c’est l’occasion d’en imposer une, magnifiquement symbolique. Cet arrêté juridique part du principe que pendant que l’épouse entretenait le foyer et élevait les enfants, l’homme a pu prospérer professionnellement – tant d’un point de vue financier qu’au niveau de la reconnaissance sociale, grâce au travail, à la maison de son épouse. La Cour a reconnu "la valeur économique étrangement invisible, mais bien réelle de la réalisation des tâches domestiques". N’est-ce pas révolutionnaire? Quand on parle de joug, alors là, nous en avons un bel exemple. Combien d’hommes ont pu se réaliser à tous les points de vue grâce à l’implication de leurs épouses, très souvent heureuses de le faire car croyant naïvement pour certaines, que cette félicité partagée, allait durer toute une vie… Rappelons qu’il y a peu, des cas similaires se sont déroulés en Chine et en Argentine où des hommes ont été condamnés à indemniser leurs ex-femmes en leur versant des indemnités pour les tâches ménagères accomplies au cours de leur union.

A quand en France, pays des droits de l'homme... et de la femme ?

 









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