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La critique cinématographique perd une de ses grandes figures  24/11/2019

Jean Douchet est mort vendredi 22 novembre à l’âge de 90 ans. Né le 19 janvier 1929 à Arras, il avait consacré sa vie au cinéma et l’avait passée, depuis sa vingtième année jusqu’à ses derniers jours, à faire mieux connaître à tous et partout le 7e art. Son nom reste intimement lié à la Nouvelle Vague et à ceux qui la composaient, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Éric Rohmer, Jacques Rivette ou Alain Resnais entre autres. Intimement lié aussi aux Cahiers du cinéma auxquels il collabora pendant des décennies. Il avait été surnommé le "Sphinx des Cahiers du cinéma", ou encore le "Socrate du cinéma".
Selon Jean Douché qui avait donné cette définition dans un article des Cahier du cinéma en1961 “La critique est l'art d'aimer. Elle est le fruit d'une passion qui ne se laisse pas dévorer par elle-même, mais aspire au contrôle d'une vigilante lucidité”.
Il ne fut pas que critique mais aussi historien du cinéma, réalisateur d’une quinzaine de films, acteur dans une bonne trentaine dont notamment Les Quatre Cents Coups de François Truffaut, À bout de souffle de Jean-Luc Godard, La Maman et la Putain de Jean Eustache, Céline et Julie vont en bateau de Jacques Rivette ou La Reine Margot de Patrice Chéreau. Il fut également un infatigable animateur de ciné-clubs en France et aussi chaque semaine à la Cinémathèque française, on raconte qu’il aurait présenté un millier de films. Il était conférencier, enseignant à l’Idhec, Institut des hautes études cinématographiques devenu l'actuelle Fémis, et encore écrivain. Il est l’auteur d’une quantité d’ouvrages dont un en 1967 consacré à "Alfred Hitchcock" dont il était un grand admirateur. Dans les Cahiers de L'Herne, il avait publié cet ouvrage sur le réalisateur américain qu'il était allé rencontrer lors du tournage de "Vertigo". "J’ai admiré très tôt Hitchcock, dès 1946. En particulier avec L’Ombre d’un doute qui m’a complètement fasciné".
En janvier 2018, trois cinéphiles Fabien Hagege, Guillaume Namur et Vincent Haasser lui dédient un documentaire de 1h25 qui permet d’en savoir davantage sur cet homme passionnant "Jean Douchet, l’enfant agité".
Il n'a pas séduit que les spectateurs qui ont assisté à l'une de ses conférences ou à un des débats qu'il menait avec une chaleur et une érudition remarquables, Jean Douchet a influencé des générations de cinéastes français. Parmi eux, ne citons que François Ozon, Arnaud Desplechin ou Xavier Beauvois.
 

Paradis et enfer  16/11/2019

C’est le titre du concert du dimanche 24 novembre à 18h à l’Auditorium Rainier III de Monaco. Le Lituanien Andris Poga dirigera l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo et la violoniste allemande Arabella Steinbacher.

Au programme:
- Concerto pour violon n°5, KV 219 en la majeur de Mozart
-Symphonie Manfred, opus 58 de Tchaikovski

Ce 5e Concerto, d'une grande beauté est certainement le plus célèbre de la série de ceux que Mozart composa pour cet instrument en 1775 à Salzbourg t. Agé alors d’à peine 20 ans, il y déploie toute sa maîtrise.
Manfred est la figure la plus symbolique du héros romantique tourmenté. Ses tourments s'apaisent avec l’aide du ciel. Quelques traits ne sont pas sans rappeler le"Faust" de Goethe. L’oeuvre est inspirée du Manfred, drame en vers de Lord Byron, publié en 1817. La Symphonie Manfred composée en 1885 comporte quatre scènes, Lento lugubre en si mineur; Vivace con spirito en si mineur; Andante con moto en sol majeur et Allegro con fuoco en si mineur. L’oeuvre a été dédiée au compositeur Mili Alekseïevitch Balakirev créateur du Groupe des Cinq.

Avant le concert "présentation des œuvres" à 17h par André Peyrègne, ancien directeur du Conservatoire à rayonnement régional de Nice.

Concert Mozart et Tchaikovski de l’OPMC
28 Boulevard Louis II
98000 Monaco
www.opmc.mc
Tél.+377 98 06 28 28B

Concert de l'ensemble Des Equilibres  15/11/2019

Le 26 novembre à 20h, au Centre tchèque de Paris en partenariat avec l’Institut polonais de la capitale, la violoniste Agnès Pyka et le pianiste Dimitri Vassilakis rendront hommage au compositeur russe d’origine polonaise Mieczyslaw Weinberg, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Il était né le 8 décembre 1919 à Varsovie et il est mort le 26 février 1996 à Moscou.
Bien qu’il ait laissé une oeuvre immense et très variée, il n’a pas connu la gloire de certains de ses compatriotes. Une oeuvre où se reflètent l’histoire politique mouvementée de son pays et sa tragédie personnelle. Victime de la campagne anti-juive de 1953, il fut incarcéré onze mois et sauvé grâce à l’intervention de son ami Dmitri Chostakovitch.

Au programme:
Sonate n°4 pour Violon et Piano, Op. 391 de 1947
Sonate n°5 pour violon et piano, Op. 53 de 1953
Sonate n°6 pour violon et piano Op. 136 de 1982

Quant aux trois premières sonates pour violon et piano, n° 1 op. 12, n° 2 op. 15 et n° 3 op. 37, elles ont été enregistrées par Agnès Pyka au violon et Laurent Wagschal au piano en décembre 2017 au Studio de Meudon. 1 CD Arion durée 64:32.

Concert au Centre tchèque de Paris le 26 novembre à 20h
Agnès Pyka au violon et Dimitri Vassilakis au piano.
Centre Tchèque de Paris
18 rue Bonaparte
75006 Paris
Tél. 0)1 53 73 00 22
Courriel: paris@czech.cz

Voyage virtuel dans l’Empire romain  15/11/2019

C’est à quoi nous convie le Musée de la Romanité à Nîmes du 20 décembre prochain au 8 mars 2020, une véritable exploration permise par les nouvelles technologies de la numérisation. Ainsi, le visiteur pourra se rendre de Palmyre à Aphrodisias, ou bien à Leptis Magna ou encore à Pompéi notamment. Tout cela, installé dans les superbes locaux de ce nouveau musée construit face aux Arènes sur les plans d’Elizabeth de Portzamparc. Il a ouvert au public le 2 juin 2018 après trois ans de travaux et depuis il enchaîne les expositions temporaires, "Gladiateurs" durant l’été 2018 et "Pompéi, un récit oublié" en 2019 qui viennent compléter la richesse du fonds de la ville qui a trouvé là un magnifique écrin. Avec ces collections permanentes, 5.000 œuvres exceptionnelles, on peut découvrir 25 siècles d’histoire de Nîmes et de sa région. Depuis son ouverture, le Musée de la Romanité met en valeur comme il ne l’avait jamais fait le territoire nîmois et a déjà accueilli plus de 370.000 visiteurs. L’exposition "BÂTIR UN EMPIRE, une exploration virtuelle des mondes romains" invite à (re)découvrir les modèles urbains et architecturaux des cités romaines avec le survol de monuments faisant partie du patrimoine mondial. Nous nous sommes tous fait avec nos visites, nos lectures ou nos études, une certaine idée des cités romaines avec une organisation rigoureuse, selon un schéma constamment répété en dans tout le bassin méditerranéen, cardo et decumanus, amphithéâtre et cirque notamment. Etait-ce toujours respecté ou y avait-il des variantes correspondant aux peuples divers qui habitaient ce vaste espace allant des côtes lusitaniennes aux rivages de la mer Noire?
Dans ce vaste espace où foisonnent langues, coutumes, divinités et systèmes juridiques différents, l’empire romain propose un modèle unificateur principalement autour de villes implantées sur tout le pourtour méditerranéen. Un réseau dense de voies et de cités romaines permettait de parcourir le bassin méditerranéen en utilisant la même langue, le latin, et la même monnaie le sesterce. Ce voyage virtuel prolongera agréablement la visite de la Nîmes romaine, Temple de Diane, Arènes ou La tour Magne ou au contraire la précédera pour être prêt à toute découverte.

Musée de la Romanité
16, boulevard des Arènes
30000 Nîmes
04 48 21 02 10
Du 4 novembre au 31 mars, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 à 18h.
Gratuit jusqu'à 7 ans
Adulte 8 € Enfant (de 7 à 17 ans) 3 €.
Tarif réduit6 €. Forfait famille (2 adultes + 2 enfants): 19 €. Possibilité de pass avec les autres musées et monuments de Nïmes.
Accueil enfants.
Visite guidée (entrée au musée comprise avec le billet visite guidée, 12€). Restauration. Boutique. Animations

"La passion suspendue" au Théâtre Princesse Grace  13/11/2019

Fanny Ardanty remplacera Frédéric Mitterrand le 28 novembre. Ce dernier ayant annulé son spectacle intitulé "Bonsoir" dans le cadre d'une tournée. C'est donc un tout autre genre qui sera proposé aux habitués Théâtre Princesse Grace pour une soirée.
Dans "La passion suspendue", Fanny Ardant incarnera Marguerite Duras pour un spectacle basé sur des entretiens réalisés à la fin des années 80 par l'écrivain avec la journaliste italienne Leopoldina Pallotta della Torre. Bertrand Marcos qui en est aussi l'acteur partenaire de Fanny Ardant a fait une pièce qu'il a aussi mise en scène. "La Passion suspendue" sous-titré "Entretiens avec Leopoldina della Torre" a été publié à titre posthume en 2013 aux éditions du Seuil, c'est le recueil d'entretiens paru tout d'abord en 1989, en Italie, aux éditions La Tartaruga. L'éditeur italien avait arrêté ses publications et l'ouvrage était inédit en France. Il a été retrouvé par René de Ceccaty qui l'a traduition et édité.

Entre 1987 et 1989, l'immense succès de L’Amant fait de Marguerite Duras un écrivain mondialement reconnu. Elle accorde alors une série d’entretiens à la journaliste italienne au cours desquels elle se confie en toute liberté sur sa vie, ses rencontres et son œuvre, leur donnant une valeur de témoignage, culte pour certains.
Dans le dossier présentant le spectacle, Bertrand Marcos déclare "C’est un texte qui retranscrit parfaitement l’âme exceptionnelle de Marguerite Duras. Il m’a frappé de plein fouet il y a quelques années et m’a toujours suivi depuis. J’y suis revenu régulièrement, et ai pris plaisir à relire des passages, ici et là. Mais ce n’est que plus tard que j’ai imaginé porter le texte à la scène, lorsque j’ai rencontré Fanny Ardant, et que nous avons entamé un travail de plus en plus approfondi sur cette passion commune qui est la nôtre: Marguerite Duras".

"La passion suspendue"
Théâtre Princesse Grace
12 Avenue d'Ostende, 98000 Monaco

Retour des "l Solisti Veneti"  13/11/2019

Uto Ughi est considéré comme l’un des plus grands violonistes de notre époque et fait preuve depuis sa plus tendre enfance d’un talent extraordinaire. Il joue avec des violons exceptionnels, un Guarneri del Gesù de 1744 et un Stradivari "Kreutzer" de 1701.
Pour ce concert du vendredi 15 novembre, il sera soliste et en même temps dirigera le prestigieux orchestre I Solisti Veneti. Il a été fondé par Claudio Scimone à Padoue, sa ville natale, en 1959, il en a été le directeur jusqu'à son décès le 6 septembre 2018. L'orchestre s'est spécialisé dans la musique baroque de compositeurs italiens comme Antonio Vivaldi, Tomaso Albinoni ou Giuseppe Tartini entre autres. Ce qui ne l'a pas empêché d'interpréter des oeuvres contemporaines et même d'en créer. L'ensemble a donné des milliers de concert à travers le monde et a reçu de nombreuses récompenses.

Au programme de la soirée figurent les plus belles pages du répertoire pour violon et orchestre:
Gaetano Pugnani, Preludio e Allegro maestoso Romanza op.50
Camille Saint Saëns, Rondò capriccioso in la min.op.28
Ludwig van Beethoven, Romanza op.50
Tomaso Antonio Vitali, Ciaccona in sol min
Niccolò Paganini, Concerto pour violon et orchestre n.2 op.7 "La campanella".

Uto Ughi et l Solisti Veneti

Vendredi 15 novembre à 20h
Grimaldi Forum Monaco
Salle Prince Pierre
10, Avenue Princesse Grace
MC 98000
Tél : +377 99 99 20 00
gf@grimaldiforum.mc

Grimaldi Forum Monaco

 

"A part ça, la vie est belle"  13/11/2019

C’est ce que l’on pourra constater pendant 1h30 cette semaine au Théâtre des muses.
Après l'immense succès de "L'envol du pingouin", ’, Jean-Jacques Vanier avait promis de revenir avec ce seul en scène aussi comique que poétique. Il tient donc sa promesse et assure même que ce spectacle vaudra encore plus la peine que le premier.
L'auteur Jean-Jacques Vanier s'explique "En 1995 sur France-Inter je signais mes chroniques d’une phrase devenue célèbre : "A part ça, la vie est belle et c’est tant mieux. Quelques années plus tard, je deviens “Papa“ pour la première fois et comprends que le sens du mot tranquille va m’échapper pour tout le reste de ma vie. Encore quelques années plus tard j’écris, avec mon complice François Rollin: "La vie est belle", un spectacle volontairement drôle sur la vie et même au-delà".

La critique est d'accord "Un modèle d’écriture. Hilarité et pure poésie selon Le journal du dimanche. Et Madame Figaro de renchérir "Ne cherchez pas à vous prendre la tête : laissez-vous surprendre par le talent de Jean-Jacques Vanier. Pour rire aux éclats".
Quant à Anthéa Sogno, elle ne tarit pas d'éloges "De la trempe des très grands humoristes comme Desproges, Devos ou Fernand Raynaud mais aussi des plus grands comédiens comme Buster Keaton ou Bourvil, Jean-Jacques nous offre un plaisir rare. Telle une horlogerie, ses textes sont un modèle d’écriture, fine et précise. Inutile pour lui d’utiliser la vulgarité ou le cynisme pour faire jaillir le rire". 

"A part ça, la vie est belle"
De et François Rollin
Mise en scène François Rollin
Avec Jean-Jacques Vanier
Jeudi 14, vendredi 15 et samedi 16 à 20h30 ainsi que dimanche 17 à 16h30.  
Théâtre des Muses
45 A, Bd du Jardin Exotique
98000 Monaco
00377 97 98 10 93
reservations@theatredesmuses.com

Disparition d'une centenaire qu'on avait presque oubliée  11/11/2019

Dans la nuit du 7 au 8 novembre, une très vieille dame de 107 ans s’éteignait au 25 ter de la route des Gardes à Meudon. David Alliot, homme de lettres de son entourage et surtout spécialiste de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline auquel il a consacré une dizaine d’ouvrages, annonce "Lucette Destouches est décédée paisiblement cette nuit dans son sommeil". Car celle qui est morte était la veuve de l’écrivain. Née Lucie Georgette Almansor ou Lucette Almanzor son nom d’artiste, le 20 juillet 1912, rue Monge à Paris Ve. Elle était devenue Lucette Destouches le 15 février 1943 à la mairie du XVIIIe de la même ville. Ils s’étaient rencontrés en 1936 dans le studio de danse de Blanche d’Alessandri-Valdine à Pigalle. Céline s’y rendait pour voir les danseuses pour lesquelles il a toujours eu un fort penchant. Il sortait alors de sa liaison passionnée avec la danseuse américaine Elisabeth Craig rencontrée dans une librairie de Genève en 1926 quand il était médecin à la SDN, l’ancêtre de l’ONU. Il lui dédiera "Voyage au bout de la nuit". Serge Perrault, danseur à l’Opéra de Paris, connaissait alors Lucette et vantait sa beauté et sa grâce. Elle sacrifiera à Céline de 18 ans son aîné, sa carrière de danseuse, "C'est par sa bonté, immense, qu'il m'a le plus touchée" disait-elle, lui confessait "C’était ma féerie". "Lili", comme il l'appelle et qui apparaîtra sous ce nom dans trois de ses romans, "D’un château l’autre", "Nord" et "Rigodo", partagea sa vie jusqu’au bout, il meurt le 1er juillet 1961 à 67 ans. Elle a connu avec lui la fuite à Sigmarigen en juin 1944 en compagnie de l'acteur Robert Le Vigan et du chat Bébert dans la musette, l’exil au Danemark en 1945 avec des mois de prison pour l’écrivain. A leur retour en France en 1951, ils s’installent dans le pavillon "Maïtou" à Meudon. Lui, réinscrit au Conseil de l'Ordre du département qui était alors la Seine-et-Oise, exerce bénévolement la médecine pour un cercle restreint. Elle, elle ouvre un cours de danse au 1er étage, "professeur de danse classique et de caractère" indiquait une plaque, elle enseignera jusqu’à 85 ans. Ils sont entourés de leurs animaux, Bébert naturellement qui a survécu aux tribulations de ses maîtres, Toto le perroquet et bien d’autres, tous seront enterrés sur place.

Lucette Almansor est la véritable vestale du temple célinien, "C'est Céline qui importe, moi je ne suis rien", habitait toujours la maison de Meudon où il ne reste guère de souvenirs, deux incendies ayant ravagé le pavillon. Couverte de dettes, elle avait dû le vendre en 2018 à un voisin, "vente à terme avec droit d'usage d'habitation". Elle empêchera les velléités de réédition des écrits antisémites de Céline "Bagatelles pour un massacre", "L’Ecole des cadavres" et "Les Beaux Draps", puis finira par l'autoriser mais devant la polémique l'éditeur Gallimard renoncera.

Après la mort de l’écrivain qui ne quittait jamais leur domicile, elle s’émancipa quelque peu, passa son permis de conduire, acheta une voiture et fréquenta les cinémas et les théâtres. Madame Céline suivant le titre de son biographe David Alliot, fréquente assidument Arletty, Michel Simon ou Marcel Aymé aussi bien que Charles Aznavour ou Françoise Hardy notamment et jusqu’à la fin de sa vie accueillait le tout-Paris littéraire toujours enchanté d’entendre parler de l’éminent écrivain dont elle parle toujours au présent.

Elle va le rejoindre au cimetière des Longs Réages de Meudon où il repose depuis le 4 juillet 1961. Elle avait fait inscrire sous le nom de son mari "Lucie Destouches née Almansor, 1912-19...". Elle n'avait manifestement pas imaginé qu’elle survivrait près de 60 ans à son époux, au siècle suivant.

Une nouveauté à Vienne  08/11/2019

Mercredi 6 novembre, avait lieu à la Funkhaus, Maison de la radio, un concert célébrant les 50 ans de l'Orchestre symphonique de la radio de la capitale autrichienne, RSO Radio-Symphonieorchester Wien, créé en 1945 mais connu sous ce nom depuis 1969. Au programme: Three Movements for Orchestra de Friedrich Cerha et la 2e Symphonie en do majeur Op. 61 de Robert Schumann. Au pupitre, l’Américaine Marin Alsop qui est aussi la directrice musicale de l’orchestre nommée en septembre dernier. C’est une innovation dans une ville qui n’est pas spécialement réputée pour pratiquer la parité dans le milieu musical et particulièrement celui des chefs d’orchestre. Elle est d’ailleurs la première femme chef d'orchestre permanent en Autriche. Marin Alsop a déclaré "Vienne a la réputation d'être très conservatrice" mais elle a aussi précisé "Pourtant cela faisait longtemps qu'un aussi bon accueil ne m'avait pas été réservé". Elle est également une des premières femmes menant une carrière internationale dans ce milieu très masculin qu’est celui de de la direction d'orchestre. L’arrivée de Marin Alsop à Vienne a été bien accueillie, un mélomane octogénaire qui assistait à l'une des répétitions a déclaré "Je sens que la ville est prête, je crois que le temps où tout était très codifié est révolu". Christoph Becher, directeur du RSO a révélé "Quand on m'a proposé Marin, j'étais comme électrifié", "J'ai soumis son nom à mes musiciens et ils étaient enthousiastes". 
En Autriche les orchestres se féminisent très lentement. Si à Vienne, on trouve 55% d’étudiantes dans les écoles de musique, elles sont très peu nombreuses dans les classes de direction.
Le très célèbre Orchestre philharmonique a attendu février 1997 pour accepter une musicienne soit, 15 ans après l’orchestre philharmonique de Berlin et quatre-vingt-huit ans après l’orchestre de l’Opéra de Paris. Et encore actuellement elles y sont très minoritaires, autour de 10% contre environ 40% dans la plupart des pays. L’Orchestre de l'Opéra avait refusé au début des années 2000 d'être dirigé par une femme qui devait remplacer le chef souffrant.

Ce qui ne veut pas dire qu’ailleurs cela a toujours été facile pour Marin Alsop "Au début de ma carrière, je me souviens qu'on me sélectionnait parfois sur dossier en croyant que j'étais un homme, du fait de mon prénom. Et quand j'arrivais, les visages se liquéfiaient!" raconte-t-elle. En 2016, on recensait 21 femmes à la direction d’un orchestre d'envergure internationale pour 586 hommes.

Un portrait du jeune Mozart bientôt à l’encan  04/11/2019

Le 27 novembre, Christie’s Paris vendra aux enchères un tableau attribué au Véronais Giambettino Cignaroli (4 juillet 1706-1er décembre 1770) représentant le jeune Mozart. Peint lors d’une tournée de concerts en Italie avec son père durant laquelle "il provoque l’émerveillement de l’élite locale". Dans sa lettre, Leopold Mozart rapporte que Pietro Lugiati, percepteur général des impôts à Venise, a décidé de faire la commande du tableau, qui a été peint en deux séances successives. "Le père de Wolfgang, Léopold, en parle dans une lettre à son épouse et datant le tableau du 6-7 janvier 1770".

Le tableau représente Mozart âgé de 13 ans. C’est l’un des rares tableaux peints de son vivant et faisant encore partie d’une collection privée. Selon Christie’s Paris, la toile est estimée entre 800.000 et 1,2 million d’euros. Astrid Centner, directrice du département des tableaux anciens chez Christie’s Paris a fait justement remarquer "généralement, c’est le nom du peintre qui attire les acquéreurs. Là, ça va être le sujet, c’est Mozart".

Sur le tableau, l’adolescent habillé d’une redingote rouge vif et coiffé d’une perruque blanche, esquisse un demi-sourire devant un clavecin. Et Astrid Centner d’ajouter"Mozart dégage une grande intelligence et est très réaliste. Ce portrait livre un moment magique dans la carrière du compositeur".De nombreuses tentatives de déchiffrage de la parution ont été faites et Astrid Centner donne son interprétation "certains musicologues arguent qu’elle est l’œuvre du compositeur vénitien Baldassare Galuppi, (18 octobre 1706-3 janvier 1785), d’autres disent qu’il s’agit d’une partition de Mozart lui-même qui a été perdue. Il y a très peu de portraits de Mozart enfant peints de son vivant et celui-là est probablement le dernier encore en collection privée".
Un dessin au Musée Carnavalet le montrant à 7 ans au piano avec sa famille, et un tableau de lui à 6 ans, attribué à Pietro Antonio Lorenzoni (1721–1782) et appartenant au Mozarteum de Salzbourg, sa ville natale, sont les représentations les plus connues de Mozart jeune.

"Ce qui est extraordinaire dans ce tableau, c’est qu’on retrace très précisément les circonstances de la commande; ça arrive très peu dans le monde de l’art", a précisé Astrid Centner. En bas du portrait, quelques mots en latin font ressortir la précocité de Mozart "il a surpassé dans l’art musical toute louange". Bien que tout fasse penser que ce tableau serait bien de la main de Cignaroli, Christie’s tient à préciser qu’elle n'a pas la preuve absolue de cette attribution.
Ce portrait fait partie de la collection du célèbre pianiste Alfred Cortot décédé en 1962, elle a été dispersée chez Christie’s le 7 octobre dernier. Redécouvert en 1865 par Léopold von Sonnleithner, avocat viennois et surtout ami et mécène de Ludwig van Beethoven et Franz Schubert, le tableau a été exposé quelques rares fois au musée Carnavalet et à Salzbourg.

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