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Harcèlement à Chefchaouen


Par Rédigé le 27/07/2018 (dernière modification le 27/07/2018)

La vlogueuse Susi Cruz n’est plus à présenter au Maroc. Sa vidéo, dans laquelle elle dénonce le harcèlement des Marocains dont elle a été la victime à Chefchaouen, et principalement le faux-guide Hassan, a déchainé les Marocains sur la toile.


susi_cruz.mp3 Susi Cruz.mp3  (1.77 Mo)

Petit résumé de l’histoire: Susi Cruz, globe-trotteuse et "travel blogger", se rend, le 28 juin 2018, par le Ferry, à Tanger. Elle se dirige le lendemain vers Chefchaouen, à bord de son van. 48 h après, c’est la panique à bord. Elle se prend en vidéo, sous le choc et les larmes coulant sur le visage, pour dénoncer le harcèlement qu’elle a subit durant son séjour à Chefchaouen: "Les hommes n’arrêtaient pas de faire des bruits tels que "pssst psss", comme si j’étais un chien!". Pour couronner le tout, alors que Hassan, qui s’est avéré être un faux guide, la prend sous son aile et l’accueille chez lui, l’histoire vire au vinaigre: il est insistant, collant, cherche à obtenir des faveurs sexuelles, etc. Si véridique, cette histoire fend le cœur. Elle nous renvoie à l’image d’un Maroc toujours au stade du comportement primitif, aux mentalités reculées, et à l’incivilité. Si fausse, cette histoire fend également le cœur, et nous informe, une fois de plus, de ce que les gens sont capables pour se montrer et accéder au succès, ou encore pour rabaisser un pays, une culture, une religion.

Nous ne prendrons aucun parti dans cet article. Nous nous contenterons d’analyser les éléments qui nous ont été apportés par les deux vidéos de Susi Cruz, une filmée quelques heures après l’incident, l’autre quatre jours plus tard, une fois rentrée chez elle en Allemagne.

De la première vidéo, on note un état de choc, des larmes, une incompréhension, une déception. Les faits avancés sont clairs et cohérents. L’histoire se tient. Les internautes, eux, sont surpris du comportement de la vlogueuse. En effet, alors qu’elle est terrorisée par le comportement des hommes dans la rue, elle décide tout de même de suivre Hassan, chez lui, qui l’a abordée pour la réconforter. Tout le monde sait, quel que soit le pays où l’on se trouve, de se méfier des étrangers, et surtout pas les suivre chez eux. Susi Cruz, elle, se défend en déclarant ne pas vouloir être ce genre de personnes qui se méfient constamment. Elle prône son ouverture d’esprit et sa confiance en l’être humain. Le principe est respectable, mais les conséquences peuvent être fâcheuses. En tant que globe-trotteuse, cette attitude peut se comprendre, en ce que la richesse des voyages provient essentiellement de la fusion avec la culture locale. Par ailleurs, elle dit bien dans la vidéo que, malgré avoir perdu son portefeuille et ses cartes de crédit, son passeport était bel et bien caché dans son van. En conséquence, elle a pu retourner en Allemagne.

De la 2e vidéo, on remarque un changement de comportement. L’expression du visage est passée du désespoir à la colère, de la déception à la détermination, de l’incompréhension à l'engagement social. En effet, elle s’insurge contre les critiques des internautes la traitant de "drama queen", et usant du "statut de victime". Elle clame être une fille forte, bourrée de principes honorables et ne cherchant aucunement la pitié des gens. Comme elle l’a déjà dit dans sa première vidéo, elle ne dit pas que le Maroc est un mauvais pays, mais qu’elle a simplement subi une expérience infortune. Elle réitère dans la 2e vidéo en exposant le fait qu’elle était simplement "au mauvais endroit, au mauvais moment, avec la mauvaise personne". Susi Cruz revendique la liberté des femmes, leur force, l’égalité des sexes, et le passage de l’accoutumance à l’insurrection vis-à-vis de ces comportements insolents. Elle diffuse dans cette même vidéo des séquences filmées de son arrivée au Maroc, sa joie, et son excitation. Toutefois, elle affiche clairement une certaine appréhension, une angoisse quant à son expérience dans le Royaume. S’érigeant en femme n’ayant aucun préjugé, son attitude n’a pas été totalement en accord avec ses dires.

L'histoire s'est terminée avec l'arrestation de Hassan, originaire de Chefchaouen. Le 2 juillet 2018, la DGSN a déclaré officiellement que "les investigations menées sous la supervision du parquet compétent ont permis d’identifier l’individu objet de la plainte. Les mêmes investigations avaient conclu que l’individu en question travaillait comme faux-guide. Il a été surpris en flagrant délit de détention et consommation du kif".











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