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Voyage à bord de l'enfer


Par Rédigé le 01/03/2018 (dernière modification le 17/04/2018)

L’inauguration du tramway de Casablanca en 2015 a suscité un vibrant émoi chez les Marocains. Oui, ils s’étaient tous imaginés à bord de la navette du futur, à bord d’un futur propre, civilisé et organisé. Mais le rêve s’est vite brisée contre les coûts de transport et l’insuffisante accessibilité. La majorité de la population, plongée dans la misère, s’est vue contrainte de poursuivre sa trajectoire à bord de son pire cauchemar: le bus marocain.


Illustration. Image du domaine public.
Illustration. Image du domaine public.
bus_marocain.mp3 Bus marocain.mp3  (1.01 Mo)

"C’est un véritable calvaire!", crache Rachid à la sortie du bus qui l’emmène et le ramène de son travail. "Et quand il daigne pointer le bout de son nez tout bancal!" Rachid travaille dans un garage à 30 minutes de chez lui en bus. Pour y être à 9h, il sort de son appartement à 7h le matin. "Et je suis obligé de prévoir le retard du bus, un incident mécanique, une panne d’essence…"
Un système où l’heure d’arrivée du bus n’est pas prévue à l’avance et où les chauffeurs peuvent décider de court-circuiter un trajet comme bon leur semble, voilà de quoi est fait le quotidien de nos travailleurs qui s’épuisent rien qu’en arrivant à leur lieu de travail.

Si l’efficacité de la logistique laisse à désirer, elle n’a certainement rien à envier à l’aspect hygiénique: "Parfois, j’ai l’impression d’avoir été jeté en plein milieu d’un bidonville", nous rapporte Mourad, jeune diplômé. On y trouve des sièges délabrés sur lesquels sont collés des chewing-gums ça et là, des papiers, flyers, journaux jonchant le sol, des vitres cassées, le tout baignant dans une odeur nauséabonde. Pour Mourad, "il est inadmissible que des services publics soient méprisés de cette façon, cela revient à considérer sa population comme du bétail".

Si le mauvais fonctionnement des bus marocains enrage et que le manque d’hygiène désole, à l’unanimité, les inquiétudes vis-à-vis des agressions et des vols l’emportent. Pour Jamila, une cuisinière de 30 ans, le bus est un espace dangereux qui mélange entre eux les populations les plus pauvres et les plus inciviles: "J’ai été plusieurs fois témoin de violentes bagarres entres passagers. Le pire c’est quand tout le monde se mêle à la dispute. Ça peut faire très peur". Hamza, quant à lui, redoute les jours de match de football où les deux grands clubs rivaux s’affrontent: "Ces jours-là, le bus se transforme en zoo dangereux, dans lequel des bandes d’adolescents enragés hurlent et saccagent le matériel".

Si le bus marocain s’apparente à un cauchemar, les citoyens reconnaissent tout de même son utilité à prix modique.









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