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Mon école, mon espoir


Par Rédigé le 21/02/2018 (dernière modification le 20/02/2018)

Mots et merveilles se sont enchaînés au Maroc pour la réhabilitation de l’école publique, mais rien ne change depuis 30 ans. Les élèves sont de plus en plus nombreux, de plus en plus pauvres et font face à des enseignants de moins en moins formés. Madrassati amali (Mon école, mon espoir), forte de son moyen d’action, se propose d’y remédier. Immersion.


Illustration. Image du domaine public.
Illustration. Image du domaine public.
ecole_espoir.mp3 Ecole espoir.mp3  (1.98 Mo)

Ce collectif, né en 2016 et initié par madame Tahiri, mère au foyer, a pour objectif de réformer l’école publique primaire marocaine. "Après la généralisation de l’enseignement au Maroc, l’État a rapidement été dépassé par le nombre des étudiants. Après une dizaine d’années, les moins démunis sont allés dans le système privé, laissant les pauvres entre eux. Très vite, enseignants et élèves se sont retrouvés dans un système marginalisé et misérable" nous rapporte-t-elle. Selon son constat, l’État a privilégié le quantitatif par rapport au qualitatif, malgré le fait qu’un tiers du budget soit alloué à l’enseignement. Malgré les nombreuses réformes du système d’enseignement, aucune action aujourd’hui n’a permis une amélioration. Des milliers d’étudiants diplômés viennent tous les ans sur le marché du travail remplir les rangs des chômeurs.

L’action visée par madame Tahiri est de mobiliser l’élite féminine marocaine (qui a déjà formé ses propres enfants et qui dispose de plus de temps libre), pour s’impliquer dans l’amélioration de l’école sur le plan qualitatif. Il s’agit pour chacune des femmes d’intégrer le comité de gestion d’une école, réunissant enseignants, directeur d’école, parents d’élèves et de mettre les problèmes à plat et d’y remédier. Cette manière de voir les choses a pour objectif de faire rentrer l’élite dans l’école publique et de tirer l’école vers le haut en la sortant de l’indifférence qui est caractérisée par sa médiocrité. Madame Tahiri a pu, dans un premier temps, réunir 250 femmes de l’élite à Casablanca. L’association s’est constituée sous forme de collectif et madame Tahiri a insisté sur le fait qu’il n’y ait pas de président dans ce groupe. "Nous avons tout de suite été mis en confiance pour travailler dans un esprit d’égalité", nous dit Nadia Bennis, membre du collectif.
Les ressources de ce collectif proviennent directement des personnes qui s’y sont engagées (entre 300.000 et 500.000 euros par personne). Un complément a été pourvu par des institutions marocaines et des organismes internationaux (dont Millenium Challenge).

Un premier jet des actions possibles a été listé: formation des enseignants en collaboration avec un cabinet de coach (les enseignants étant réticents, il a été prévu de leur donner une compensation matérielle pour assister au séminaire); élaboration de modules civiques pour les élèves: tolérance, respect de la nature, respect du bien public, intérêt des études, bienveillance…; tournée de médecins dans les écoles afin d’identifier et soigner les cas d’enfants malades (dyslexie, TDAH, troubles de la vision…); actions de solidarité au sein des écoles: nettoyage à tour de rôle des classes par les élèves, tenue de bibliothèque régit par les parents d’élèves, ainsi que de l’entretien de la peinture et de l’équipement…; cours de soutien scolaire animés par des étudiants des écoles supérieures.

Pour madame Tahiri, le plus gros du travail a été "d’amadouer le directeur d’école, qui a été caressé dans le sens du poil pour qu’il accepte de collaborer". L’obstacle principal extérieur qu’a pu rencontrer le collectif, c’est l’humain: la réticence des enseignants et directeurs à s’impliquer dans la procédure. Cette réserve a été détournée en élaborant un phénomène d’émulation entre les écoles: parvenir en l’espace de cinq ans à éradiquer l’abandon scolaire dans le primaire, ainsi que le redoublement (sur 100 enfants inscrits en primaire, 4% obtiennent le baccalauréat). L’État marocain devant introduire la notation des écoles dans un avenir proche, le collectif s’est basé sur cet argument pour acquérir l’adhésion.

Au sein du groupe, une trentaine de femmes se sont affirmées leaders. C’est avec celles-ci que madame Tahiri a constitué le comité de gestion qui prend les décisions et qui se réunit une fois par mois. Pour les autres, il y a eu des réticences concernant l’ampleur de la tâche, mais rapidement dissipées devant l’enthousiasme des autres. Des femmes provenant d’autres régions se sont manifestées pour dupliquer l’initiative dans leur ville. C’était le second objectif du collectif, le troisième étant de s’attaquer aux lycées, tâche plus rude car impliquant des adolescents, moins malléables et déjà plus affirmés.

En somme, plusieurs actions de la part de Madrassati amali ont été déployées pour que l’école puisse rejouer son rôle d’ascenseur social…









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