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Le parcours des étudiants en situation de handicap


Par Rédigé le 13/12/2018 (dernière modification le 13/12/2018)

Les inscriptions des étudiants handicapés à l'université ont fait un bond de 127% en dix ans mais la mise aux normes des accès est loin d’être achevée.


Les jeunes en situation de handicap sont de plus en plus nombreux à poursuivre leurs études universitaires

Une étudiante à mobilité réduite au musée du Louvre. Photo (c) N. Mezouane
Une étudiante à mobilité réduite au musée du Louvre. Photo (c) N. Mezouane
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En dix ans, le nombre d’étudiants handicapés n’a cessé d’augmenter, d’un peu moins de 13% en moyenne chaque année. En 2005, 8.000 étudiants handicapés étaient recensés. Ils sont près de 18.200 en 2014, dont deux tiers bénéficiant d’un accompagnement spécifique. Retour sur certains établissements d'enseignement supérieur difficilement accessibles pour ne pas dire pas du tout accessibles pour certains.

Au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), l’accessibilité n’est pas complètement respectée, puisqu’un étudiant en fauteuil roulant peut accéder à un nombre limité de salles de cours.

L’Université Paris X-Nanterre dispose quant à elle d’une grande bibliothèque mais les étudiants en fauteuil ne peuvent accéder qu’au rez-de-chaussée. "Il n’y a pas d’ascenseurs dans la bibliothèque universitaire. D’ailleurs, il n’y en aura jamais, car elle est classée au patrimoine historique", témoigne Rahima, étudiante malvoyante en master d’info-com. Cependant, une salle d’informatique adaptée a été mise en place et remise à jour en 2013 pour les personnes en situation de handicap. On y trouve des claviers à gros caractères ou des écrns à zoom ultra puissant. Pour les malvoyants, une sorte de caméra nommée "Eye Pal" est reliée à un ordinateur et permet de lire. Il suffit de glisser un livre sous la webcam et de tourner les pages, celle-ci retranscrit le texte en version audio. "Disons que c’est la moins pire des universités", sourit Rahima, qui reconnaît "une réelle volonté". Volonté, est le mot-clé de l’accessibilité, même si les universités évoquent le manque d’argent. "Le budget n’a rien à voir là-dedans, dénonce la jeune femme, c’est une question de choix politiques" dénonce la jeune femme.

Aujourd’hui, environ 10% des universités ont adopté un schéma directeur handicap. L’objectif officiel du ministère est d’atteindre 100% d’ici à trois ans. Pour les établissements privés, la démarche d'accessibilité prendra plus de temps, faute de contraintes et d’initiatives personnelles. Les étudiants en situation de handicap sont peu nombreux dans les écoles privées puisque la méthode de sélection ne s'adapte pas à leur situation. 90% d’entre eux suivent un cursus universitaire.


Handicap et université: tout est possible avec un accompagnement personnalisé

D'autres jeunes continuent leurs études malgré leur invalidité. Thibaud, étudiant à l’EM Strasbourg a révélé qu'il a toujours essayé de prendre son handicap comme une chance. Belle leçon de courage lorsqu'on apprend la lourdeur de son handicap, né sous mort apparente, le jeune homme est atteint d'une infirmité motrice cérébrale. Il éprouve notamment des difficultés d'élocution. “Mes parents et ma famille ont toujours été très présents et m'ont beaucoup apporté. Grâce à leur implication, j'ai pu aller à l'école, apprendre à marcher et même faire du ski!

Thibaud affirme tout de même qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire concernant le handicap. Une certaine méconnaissance du handicap est encore bien présente dans notre société. "C'est pour cela que je n'ai jamais de gêne pour évoquer mon handicap ou le handicap en général, car je suis intiment convaincu que c'est la meilleure manière de faire évoluer les mentalités". Pour réussir ses projets avec succès, l'étudiant affirme que "le plus important est de s'assumer pleinement".
À l'école justement, le jeune homme est spécialisé en finances. “J'ai été très bien accueilli à l'EM Strasbourg. Je profite surtout du tiers-temps pendant les examens et de la possibilité d'utiliser un ordinateur. Pour le reste, j'essaie de me débrouiller seul à l'EM. En dehors, je suis accompagné par des auxiliaires de vie".

Le parcours à distance: une solution pour certains étudiants

Néanmoins, le handicap est différent pour chaque personne concernée, certains ont impérativement besoin de leur fauteuil roulant, donc d'un ascenseur, ce qui est très important puisqu'il s'agit de leur unique nécessité contrairement à d'autres qui ont besoin d'une aide humaine. Une étudiante en master de journalisme à l'ESJ Paris témoigne que l'enseignement à distance proposé par l'école lui a été d'une grande utilité puisqu'elle n'a pas besoin d'attendre l'année prochaine pour passer de nouveaux concours.

La jeune femme de 23 ans souligne également que les cours sont très bien organisés et que les étudiants sont bien encadrés malgré le fait qu'ils ne soient pas sur place. Les enseignants restent à la disposition de leurs étudiants et sont très à l'écoute. Cependant, la présence d'un ou de plusieurs ascenseurs reste indispensable. L'étudiante, comme beaucoup d'autres dans son cas, aimeraient que les choses changent pour les futurs diplômés, puisque l'ESJ Paris n'est pas la seule école concernée par le sujet, l'ISCPA manque également d'accès aux utilisateurs de fauteuil roulant ainsi que IPJ Dauphine qui possède un trop petit ascenseur.








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